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Le quotidien La Marseillaise dépose le bilan malgré une diffusion en hausse de +15%

Perspective communiste

Le quotidien régional (une partie des régions PACA : Bouches du Rhône, Var, Vaucluse, Alpes de Haute Provence, Hautes Alpes et Languedoc-Roussillon : Gard et Hérault) La Marseillaise, fondé pendant la Résistance et ancré à gauche (communiste), a annoncé mercredi déposer le bilan et espérer un placement en redressement judiciaire

« Notre journal continue de paraître et le tribunal examinera notre situation dans les jours qui viennent », affirment ses dirigeants dans un message aux lecteurs. Une entreprise est en cessation de paiements lorsque l’argent dont elle dispose, l’actif disponible, ne lui permet pas de régler ses dettes à temps.

Plus d’abonnés depuis huit mois

« Nous entendons présenter un plan de continuation de l’activité », déclarent les dirigeants du journal, soulignant que La Marseillaise, qui emploie 117 salariés dont 57 journalistes, avait gagné 15 % d’abonnés depuis sa nouvelle formule sortie en mars 2016. Le journal fondé en 1943, avait déjà été placé en redressement judiciaire en novembre 2014, jusqu’à son rachat en avril 2015 par les Editions des Fédérées, dirigées par Pierre Dharréville, par ailleurs secrétaire départemental du Parti communiste.

Le quotidien explique pâtir de recettes publicitaires trop faibles, qui « n’ont pas été à la hauteur des prévisions raisonnables » qui avaient été faites, et du fait qu’il ne soit pas adossé à un grand groupe : « Nos fonds propres n’avaient rien de comparable avec ceux investis par les grands propriétaires qui jouent les racheteurs de journaux. »

« Nous offrons un autre regard sur l’actualité »

La Marseillaise est le dernier journal français né pendant la Résistance à continuer de paraître, a souligné son président délégué Fabrice Lecomte : « Nous offrons un autre regard sur l’actualité », sur six départements, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse, Hérault et Gard.
« Nous n’imaginons pas, dans ce moment d’affaiblissement de la République, qu’on laisse La Marseillaise seule face à ses problèmes. Nous entendons trouver des leviers pour faire face, parce qu’aujourd’hui comme hier, nous pensons que La Marseillaise doit vivre », soulignent les dirigeants.

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Le quotidien La Marseillaise dépose le bilan malgré une diffusion en hausse de +15%
Message de La Marseillaise : A nos lecteurs

Les difficultés économiques que nous rencontrons nous amènent à nous placer sous la protection du Tribunal de commerce, en déposant une déclaration de cessation des paiements, conformément à la loi. Notre journal continue de paraître, et le tribunal examinera notre situation dans les jours qui viennent. Ainsi, nous engageons une nouvelle bataille décisive pour La Marseillaise.

Nous entendons, en effet, présenter un plan de continuation de l'activité tenant compte des réalités qui nous ont bloqué mais aussi des potentialités qui demeurent.

En effet, alors que nombre de nos confrères voient leurs chiffres baisser, notre journal a gagné 15% d'abonnés depuis notre nouveau départ. Nos lecteurs répondent à nos appels et se mobilisent pour leur journal. C'est crucial.

Nous avons pleinement respecté notre tableau de marche concernant les dépenses, mais les recettes publicitaires n'ont pas été à la hauteur des prévisions raisonnables que nous avions élaborées, tandis que nos fonds propres n'avaient rien de comparable avec ceux investis par les grands propriétaires qui jouent les racheteurs de journaux.

Nous avons investi dans une nouvelle formule papier innovante, proposé de nouveaux services à nos lectrices et lecteurs, développé l'édition de livres, noué des partenariats, ouvert nos locaux marseillais à des événements... Les salariés du journal ont fait parler tout leur savoir-faire avec coeur.
Nous avons des projets encore plein les cartons, mais sommes empêchés par notre faible capacité d'investissement.

Notre combativité n'est pas entamée par cette épreuve. C'est sur ces projets que nous voulons bâtir l'avenir. Nous avons engagé des démarches pour gagner des marges de manœuvre.

Nous n'imaginons pas, dans ce moment d'affaiblissement de la République, qu'on laisse La Marseillaise seule face à ses problèmes. Nous entendons trouver des leviers pour faire face, parce qu'aujourd'hui comme hier, nous pensons que La Marseillaise doit vivre. Elle doit continuer à innover et à s'inventer avec celles et ceux qui sont sa raison d'être : ses lectrices et ses lecteurs.


Pierre Dharréville Président des Éditions des Fédérés
Fabrice Lecomte Président délégué des Éditions des Fédérés

La Marseillaise


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