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Le silence coupable de l’Europe face à la dictature d’Erdogan

Perspective communiste

L’arrestation, jeudi et vendredi derniers, de onze élus et dirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP), dont leurs coprésidents, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, montre une dérive dictatoriale du régime turc. L’Europe, l’ONU, comme les États-Unis ne réagissent guère

De l’autocratie à la dictature, Recep Tayyip Erdogan, le président turc, semble avoir franchi une nouvelle étape. Avec l’arrestation ces derniers jours de 11 députés et dirigeants de gauche du Parti démocratique des peuples (HDP) et 9 journalistes du quotidien d’opposition Cumhuriyet, l’homme fort d’Ankara perpétue son entreprise de destruction d’une démocratie quasi en ruine.

Depuis le coup d’État avorté du 15 juillet dernier, la liste est longue des éléments prouvant cette dérive dictatoriale : purge massive dans l’armée et l’administration publique, emprisonnement de journalistes, fermeture de médias non inféodés, guerre meurtrière menée contre le peuple kurde et notamment le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) en Turquie ou à l’extérieur, en Syrie et en Irak, appui direct et indirect à Daech…

Des faits qui aujourd’hui se heurtent à l’indifférence et à l’impuissance de dirigeants occidentaux pris au piège de leur propre politique turque qui porte sur deux axes : la peur des réfugiés, qui a offert à Recep Erdogan le rôle de garde-frontières de l’Europe ; et le lien géostratégique et militaire au sein de l’Otan, qui fait de la Turquie, deuxième armée de l’Alliance atlantique, et des pays européens comme la France engagés dans la coalition occidentale anti-Daech des alliés a priori incompatibles sur les valeurs des droits de l’homme.

L'Humanité

L’association de solidarité France-Kurdistan et la campagne « Stop Erdogan »

L’ association de solidarité France-Kurdistan a lancé, à l’occasion de la Fête de l’Humanité en septembre dernier, une campagne nationale intitulée « Stop Erdogan ». Pour sa présidente, Sylvie Jan, il s’agit d’abord d’informer nos concitoyens sur la situation en Turquie mais aussi au Rojava (Kurdistan syrien). Elle entend pour cela, dans les semaines à venir, multiplier les débats et les rencontres dans toute la France afin de sensibiliser et d’interpeller les élus et le gouvernement sur les graves atteintes aux droits humains qui se produisent dans la région. L’objectif de cette campagne, appuyée par le PCF, consiste par ailleurs à dénoncer la légitimité que la France et l’Union européenne confèrent aujourd’hui au régime de Recep Tayyip Erdogan. Fidèle aux nombreuses initiatives de solidarité qu’elle a déjà conduites, l’association de solidarité France-Kurdistan dénonce avec force l’arrestation arbitraire des députés et dirigeants du HDP, qui risquent plusieurs années de prison. Tout en continuant à promouvoir cette campagne de sensibilisation, l’association sera aussi présente, en décembre prochain, au procès d’Ömer Güney, l’assassin présumé de trois militantes kurdes tuées à Paris, en janvier 2013. L’homme est soupçonné d’être membre des services secrets turcs.


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