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Le sommet latino-américain demande la fin de l'embargo contre Cuba

Nicolas Maury

Les chefs d'Etat d'Amérique latine et des Caraïbes, réunis en sommet au Brésil, ont demandé mercredi aux Etats-Unis de mettre fin à leur embargo contre Cuba, dans une déclaration commune spéciale, adoptée pendant cette rencontre

Les dirigeants de trente-trois pays de la région, rassemblés à Costa do Sauipe (nord-est), ont aussi demandé à Washington de lever "de manière immédiate" les mesures "adoptées au cours des cinq dernières années", qui ont encore renforcé cet embargo imposé depuis 46 ans à l'île communiste.

"Nous demandons au gouvernement des Etats-Unis d'Amérique qu'il applique les dispositions contenues dans 17 résolutions successives approuvées par l'Assemblée générale des Nations unies et mette fin au blocus économique, commercial et financier qu'il maintient contre Cuba", dit le texte adopté par le sommet.

La veille au soir, Cuba avait intégré officiellement le Groupe de Rio, devenant le 23e membre de ce forum politique latino-américain fondé en 1986, hors de la tutelle des Etats-Unis.

Cette adhésion est considérée par La Havane comme une preuve de l'échec de la politique d'isolement du régime cubain menée par Washington et le signe d'un ancrage plus à gauche d'une majorité de pays d'Amérique latine.


Le président bolivien Evo Morales a proposé mercredi à ses pairs latino-américains de lancer un ultimatum au président élu Barack Obama pour qu'il mette fin à l'embargo américain de 46 ans contre Cuba.

M. Morales, qui participe au sommet Amérique latine-Caraïbes de Costa do Sauipe (nord-est du Brésil), n'a pas fixé de délai précis à Barack Obama qui entrera à la Maison Blanche le 20 janvier, mais a déclaré que si l'embargo contre l'île communiste n'était pas levé, les pays latino-américains devraient rappeler leurs ambassadeurs à Washington.

"Il serait très important de donner une date limite au nouveau gouvernement des Etats-Unis pour qu'il lève le blocus économique. Si le nouveau gouvernement des Etats-Unis ne levait pas ce blocus, nous expulserons leurs ambassadeurs", a dit Evo Morales.

Le dirigeant socialiste, un proche allié du président vénézuélien Hugo Chavez, bête noire de Washington, entretient des relations conflictuelles avec les Etats-Unis depuis son élection en 2006.

Il s'agit d'une "mesure radicale pour exprimer dans les faits notre solidarité", a ajouté le président bolivien devant les 32 autres dirigeants présents à ce sommet de deux jours qui se termine mercredi.


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