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Législative partielle dans l'Aisne : le PCF (officiel) 3,83% et le PCF (Saint Quentin) 3,48%

Perspective communiste

Suite à la démission de Xavier Bertrand (nouveau Président LR de la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie), une législative partielle se tenait dans la 2ème circonscription de l'Aisne. Et comme rien n'est facile, et le poids des conflits internes au sein du PCF très fort, il y avait deux candidats PCF : L'officiel Gérard Brunel (Secrétaire départemental de l'Aisne) et Corinne Bécourt (Secrétaire de la section de Saint Quentin)

Passons vite fait sur les résultats généraux avant d'étudier la situation "compliquée" du PCF.

Ce dimanche, les électeurs de la deuxième circonscription de l’Aisne se sont rendus aux urnes pour élire le remplaçant à l’Assemblée nationale de Xavier Bertrand, élu président de la grande région. L’abstention a battu des records, 64,17 % des électeurs sont restés chez eux.

Julien Dive (LR) arrive en tête sur l’ensemble de la circonscription. Le jeune maire d’Itancourt obtient 36,29 % des voix (38,89% pour Xavier Bertrand en 2012) et devance la candidate FN, Sylvie Saillard, 28,81 % des suffrages exprimés (16,29% en 2012). Pour la première fois dans l’histoire de cette circonscription de l’Aisne, une représentante du FN est au second tour.

La "gauche" atomisée

La socialiste Anne Ferreira recueille 15,55% des voix, un score en net recul par rapport à 2012 (35,47%). L’ancienne vice-présidente de la région ne totalise que 3 735 voix, alors qu’il y a moins de quatre ans, elle totalisait 15 874 suffrages et deux fois plus que le candidat FN de l’époque.

Le candidat d'EELV receuille 3,34% des voix. En 2012 les écolo soutenaient la candidate du PS. LO recueille 2,19% des voix.

Législative partielle dans l'Aisne : le PCF (officiel) 3,83% et le PCF (Saint Quentin) 3,48%
Des vieux conflits et l'explosion du PCF

Pour le reste, le communiste du Front de gauche, Gérard Brunel, avec 3,83% devance de peu sa sœur ennemie, la communiste Corinne Bécourt (3,48 %). Une situation inédite et qui laisse sans voix les communistes face à cette division. Au lieu de faire 7,31% (voir même plus), le PCF est atomisé dans une circonscription pourtant historiquement rouge. En 2012, le Front de gauche recueillait 4,74% des voix.

Les vieux conflits de personnes entre (jadis) les partisans de Maxime Gremetz (aujourd'hui avec la tendance Paris 15-Vive le PCF) et les directions nationales/fédérales ont abouti à une situation "compliquée". D'un côté un candidat "officiel", soutenu par Pierre Laurent, désigné par un tour de passe-passe très opaque et de l'autre, une candidate "des communistes" soutenu par la section du PCF de Saint Quentin (et plus de 600 communistes de toutes la France).

Au final au lieu de faire 7,31% des voix les candidats recueillent (séparément) 3,83% et 920 voix pour Gérard Brunel (PCF "officiel"-Front de gauche) et 3,48% et 835 voix pour Corinne Bécourt (PCF "dissident").

Dans la ville de Saint Quentin, l'avantage est à Corinne Bécourt qui recueille 4,56% (467 voix) contre 2,55% à Gérard Brunel (261 voix).
Dans la commune de Gauchy c'est Gérard Brunel qui arrive en tête avec 11,53% des voix (145 suffrages) contre 5,33% à Corinne Bécourt (67 suffrages).

Législative partielle dans l'Aisne : le PCF (officiel) 3,83% et le PCF (Saint Quentin) 3,48%
La rivalité des deux candidats est très marquée dans certaines communes, comme Annois (Brunel 11,11% - Bécourt 0%), Flavy-le-Martel (Brunel 26,87% - Bécourt 0%), Lehaucourt (Brunel 31,46% - Bécourt 10,33%), Montescourt-Lizerolles (Brunel 10,68% - Bécourt 5,34%), Nauroy (Bécourt 16,36% - Brunel 11,52%) ... (voir les résultats de l'immense gâchis)

Dans de très nombreuses petites communes, les candidats PCF n'obtiennent aucune voix.

Bref, cette élection avait aussi un avant goût de congrès. L'un des piliers de la tendance Paris 15-Vive le PCF, Corinne Bécourt, affrontait le candidat de la Direction Nationale du PCF. Au final se sont les communistes qui ont perdu, les deux stratégies sont clairement des échecs. Les vielles rivalités entre les communistes d'ex-Picardie devraient être réglées. Il serait temps de raser les fédérations (et leurs directions) pour en reconstruire de nouvelles, avec les communistes au cœur des décisions et des choix politiques.


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