Perspective Com
Les 100 jours de Lula

Perspective communiste

Luiz Inácio Lula da Silva a fêté ses cent premiers jours à la présidence du Brésil le 10 avril.

Il a déjà mis en place 13 des 36 promesses électorales visant à relancer la protection sociale, et mettre un terme aux privatisations. Dans les prochains mois, un vaste plan est mis en place pour relancer l'économie, protéger l'environnement et continuer à ressouder un pays fortement polarisé.

Article et traduction Nico Maury

Élu pour son troisième mandat à la présidence de la République au terme d'un processus électoral marqué par une forte polarisation idéologique, et par une tentative de coup d'État. Lula a hérité d'une situation économique et sociale désireuse, marquée par 700.000 décès causés par la pandémie de Covid.

Dans son discours à la nation, publié sur son compte Twitter, le chef de l'État a appelé à l'union et à la reconstruction du Brésil.

Lula a engagé son gouvernement à reprendre des programmes sociaux considérés comme des "marques de fabrique" de ses administrations précédentes et qui ont été supprimés par Jair Bolsonaro, tels que : Minha Casa, Minha Vida, un programme de logement populaire relancé en février qui a déjà livré 5000 logements dans tout le pays ; Luz para Todos, un programme qui amène l'électricité dans des endroits sans accès ; et plus de médecins pour le Brésil, avec un nom similaire au précédent, le programme a été relancé le 20 mars, dans le but de faire passer le nombre de professionnels de 13.000 à 28.000.

D'autres initiatives, telles que Bolsa Familia, sont également déjà opérationnelles. Repris en mars, le programme d'assistance sociale a fixé la valeur de 600 BRL par famille, avec 150 BRL supplémentaires pour chaque enfant de moins de sept ans.

Parmi les programmes annoncés, le nouveau PAC (Programme d'accélération de la croissance), marque de fabrique de l'administration Dilma Rousseff, avec des fronts axés non seulement sur les infrastructures, mais aussi sur le développement urbain, l'éducation et la santé, et qui devrait sortir à la fin de ce mois.

Il y a quatre engagements administratifs qui ont été mis en place : les recréations des ministères de la Sécurité Sociale, de la Culture, de la Pêche et des Peuples Indigènes. Dans le domaine de l'Éducation, la promesse « d'augmenter le budget des cantines scolaires » a été tenue à travers le réajustement des valeurs per capita du Programme National de Cantines Scolaires (PNAE).

Ainsi, au terme de 100 jours de mandat, le président Lula a déjà tenu 1/3 des promesses faites lors de la campagne électorale 2022. En outre, quatre autres promesses ont été partiellement tenues.

Les actions tenues :

Recréer le ministère de la Sécurité sociale
Recréer le ministère de la Pêche
Créer le ministère des Peuples autochtones
Recréer le ministère de la Culture
Maintenir les prestations sociales à 600 R$ + 150 R$ par enfant
Maintenir et étendre les quotas raciaux
Augmenter le budget des repas scolaires
Pas de privatisation de Banco do Brasil
Pas de privatisation de la Poste
Pas de privatisation de Petrobras
Reprendre le programme Mais Médicos
Reprendre le Programme National de Sécurité Publique avec Citoyenneté (PRONASCI)
Révoquer les décrets sur l'accès aux armes

Dans les actions engagées par le gouvernement de Lula, il faut noter la relance du programme Minha Casa Minha Vida (Ma maison, ma vie). L'objectif du gouvernement est de reloger les personnes vulnérables dans des habitations dignes. Depuis le début du mandat, 5000 logements ont été livrés. L'objectif du gouvernement est que le programme permette à 2 millions de foyers d'être relogés d'ici à 2026.

Pour les étudiants, un réajustement moyen de 40 % des bourses d'études supérieures, gelées depuis dix ans, est lancé en mars (avec effet rétroactif en janvier et février).

Le nouveau réajustement du salaire minimum est prévu pour le 1er mai – le deuxième en 2023. Après être passé de 1212 R$ à 1302 R$ le 1er janvier, le salaire minimum connaîtra une nouvelle augmentation. Le salaire minimum connaîtra son plus grand ajustement réel (au-dessus de l'inflation) depuis plus d'une décennie.

40 millions de travailleurs brésiliens "qui sont endettés" vont connaitre une réévaluation de leurs dettes.

Le programme d'accélération de la croissance (PAC) est relancé, il est basé sur les investissements dans les travaux publics pour favoriser une croissance économique plus soutenue. Le PAC mettra l'accent sur la reprise de dizaines de grands travaux qui sont à l'arrêt, les investissements dans les infrastructures devraient faire décoller des projets tels que la construction de citernes et l'entretien des autoroutes.

Lors de la cérémonie des 100 jours de gouvernement, le président Luiz Inácio Lula da Silva a déclaré que le pays atteindrait les objectifs de réduction des émissions de carbone et de zéro déforestation. Selon lui, le passage à une économie sobre en carbone sera traité comme une stratégie de développement. Paralysé depuis 2019, le Fonds Amazonie a été réactivé par un décret signé le 1er janvier. L'objectif est de réduire la déforestation de l'Amazonie, de protéger les écosystèmes du Brésil, de protéger les terres indigènes de la déforestation, de la prédation et du minage illégal. De janvier à mars, les actions publiques contre la destruction de la forêt amazonienne ont augmenté de 219%.

À noter enfin que les actions initiées par les précédents gouvernements de droite-extrême droite, visant à privatiser Banco do Brasil, la Companhia Nacional de Abastecimento, La Poste, Telecomunicações Brasileiras et Petrobras ont été annulées. ""Les capitaux étrangers sont bienvenus pour créer de nouvelles entreprises, mais pas pour acheter les nôtres" déclare le président Lula.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :