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Les 35 heures, c'est fini, vive les 48 heures de 1919

Nicolas Maury

Le Parlement a définitivement adopté mercredi soir la réforme du temps de travail, le MEDEF (grâce a sa fédération politique l'UMP) exulte

Le temps de travail retourne au niveau de 1919, c'est la modernité selon l'UMP-MEDEF

En revanche, la partie temps de travail, ajoutée unilatéralement par le gouvernement, est très sévèrement critiquée par l'opposition et les syndicats, qui y voient une "déréglementation sans précédent" du droit du travail, 10 ans tout juste après le vote de la première loi Aubry sur les 35 heures. Avec ce texte, si la durée légale de 35 heures est maintenue, chaque entreprise pourra de fait négocier sa durée du travail et ses contreparties en dérogeant aux obligations jusqu'ici établies par les branches.

Concrètement, l'employeur pourra dépasser le contingent d'heures sup actuel (maximum 220 heures/an), sans plus avoir à demander l'autorisation de l'inspection du travail, sous réserve de ne pas dépasser 48 heures par semaine.

L'employeur pourra désormais demander individuellement à ses cadres de renoncer à des jours de repos et de travailler jusqu'à 235 jours par an, voire davantage -dans la limite de 282 jours- si un accord collectif conclu dans d'entreprise l'autorise.

Le plafond de 235 jours, déplorent les syndicats, ne fait que préserver 25 jours de congés payés, les 52 samedis et 52 dimanches de l'année et le 1er mai. "Les cadres peuvent dire adieu à leurs RTT!", dénonce la CFTC.

"Votre esprit revanchard ne se limite pas à supprimer les lois Aubry, mais autorise la semaine de 48 heures. Ce sont toutes les luttes sociales que vous faites voler en éclat, vous nous ramenez à 1919", a dénoncé Martine Billard (Verts).

"Vous offrez un outil de dumping social aux employeurs", a dénoncé Roland Muzeau (PCF). C'est un texte qui "marquera d'une pierre noire notre droit social", a renchéri Alain Vidalies (PS).


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