Les débuts du Parti Communiste Chinois
Nicolas Maury
C'est dans la concession française de Shanghai qu'a lieu, en juillet 1921, l'événement considéré comme l'acte de naissance du Parti communiste chinois, son premier congrès
Ce n'est pas un hasard : Shanghai, ville de forte concentration ouvrière et place-forte du capitalisme, foyer de rassemblement d'intellectuels modernistes au lendemain de la seconde guerre mondiale, est le laboratoire où peuvent naître et se développer les mouvements révolutionnaires. Le régime des concessions, par la relative protection qu'elles offrent, permet en outre à ces théories de s'exprimer avec plus de liberté. Les principes de démocratie, de droits de l'homme, les idéaux de la révolution française y sont revendiqués par la jeune intelligentsia, qui dénonce en même temps la présence étrangère.
La direction du PCC s'installe donc dans la concession, et particulièrement, son secrétaire général, Chen Duxiu, professeur de littérature francophile, converti au marxisme en 1920.
Cependant la tolérance dont les autorités françaises font preuve n'est pas sans arrière-pensée ni restriction. D'une part, et selon une remarque du consul lui-même, " cette solution permet à notre police de se tenir au courant des faits et gestes des communistes chinois et de leurs relations avec leurs camarades de l'Internationale ". D'autre part, la libre expression politique trouve sa limite dans les fonctions de maintien de l'ordre et de la sécurité publique assumées par les services municipaux.
La direction du PCC s'installe donc dans la concession, et particulièrement, son secrétaire général, Chen Duxiu, professeur de littérature francophile, converti au marxisme en 1920.
Cependant la tolérance dont les autorités françaises font preuve n'est pas sans arrière-pensée ni restriction. D'une part, et selon une remarque du consul lui-même, " cette solution permet à notre police de se tenir au courant des faits et gestes des communistes chinois et de leurs relations avec leurs camarades de l'Internationale ". D'autre part, la libre expression politique trouve sa limite dans les fonctions de maintien de l'ordre et de la sécurité publique assumées par les services municipaux.
Ainsi le premier congrès du Parti communiste et ses activités n'échappent-ils pas à la surveillance policière. Chen Duxiu, qui tient dans sa maison de la rue Vallon, une école de langues tenant lieu d'officine de traduction et de diffusion de textes émanant du Komintern et passant pour subversifs est l'objet d'une dénonciation et arrêté le 4 octobre 1921 puis en 1922. Grâce aux appuis dont il bénéficie de la part, notamment, il sera l'objet d'une clémence relative de la part des autorités françaises. Surtout, ses activités et celles de ses compagnons suscitent la sympathie des intellectuels français compagnons de route du Parti communiste, tel l'écrivain Henri Barbusse qui lui propose de participer au mouvement Clarté .
1925-1927
En poste à Shanghai de novembre 1925 à décembre 1927, le consul général Paul-Emile Naggiar a été le témoin des évènements que Malraux transcrira sur le mode romanesque dans La Condition humaine (1933).
A la mort de Sun Yat-sen en 1925, Chiang Kai-shek prend la tête du Guomindang et d'une expédition vers le nord, la beifa qui, d'abord avec l'appui des communistes, vise à reconquérir la Chine sur les seigneurs de la guerre. En janvier 1927, la beifa progresse vers Shanghai, alors au main du seigneur de la guerre Sun Chuanfang.
A l'annonce de cette progression, les communistes de Shanghai reprennent confiance et le Syndicat général lance un mot d'ordre de grève pour le 21 mars, avant de lancer une insurrection armée qui aboutit le lendemain à la chute de Sun Chuanfang.