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«Les demandes des Grecs sont acceptables», admet François Hollande

Perspective communiste

Le président français a reconnu,auprès de personnalités de gauche, le caractère inacceptable des mesures exigées par les créanciers d'Athènes

Hier, l'Humanité appelait François Hollande à « se bouger ». Les milliers de participants aux manifestations de samedi l'ont-ils convaincu de prendre en considération l'appel des signataires en faveur d'une France « aux côtés du peuple grec » ? Une délégation de ces soixante personnalités, conduite par le président du Parti de la gauche européenne (PGE) et secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a été reçue pendant une heure par le locataire de l'Élysée, hier, juste avant son tête-à-tête avec le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

À leur sortie, les huit porte-parole (1) faisaient part d'une évolution constructive de l'attitude des autorités françaises en vue du sommet de lundi de la zone euro.

Premier point intéressant : le président de la République « a dit partager l'opinion » qu'un « accord qui respecte le gouvernement grec actuel » est « souhaitable et possible » et qu'il est « à portée de main », a rapporté Pierre Laurent.

Deuxième point : François Hollande est convenu avec les porte-parole de l'appel que la question est avant tout « politique », vu la faiblesse des sommes en jeu, incomparables avec « le coût pour les contribuables » qu'entraînerait une sortie de la Grèce de l'euro, a ajouté Clémentine Autain (Ensemble).

Mais surtout, troisième point : le président estime que « les demandes de la Grèce sont acceptables » en ce qui concerne le maintien des retraites ou la TVA, a confié Éric Coquerel (Parti de gauche). « Les mesures exigées (par les créanciers ­ NDLR) ne sont pas acceptables par le peuple grec, elles ne résoudront en rien la crise financière, et le président l'a reconnu », a confirmé Pierre Laurent.

La délégation a cependant indiqué redoubler de vigilance dans l'attente que ces déclarations soient « vérifiées par les faits », selon Éric Coquerel. « Il faut que cesse le supplice chinois » infligé aux Grecs, a rappelé Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne). « S'il n'y a pas d'accord (lundi), nous entrons dans une crise de l'Europe », a estimé l'altermondialiste Gustave Massiah. « Nous sommes dans un moment décisif, la pression (des opinions publiques) doit se renforcer dans les jours à venir, nous appellerons à de nouvelles mobilisations si nécessaire », a prévenu Pierre Laurent, qui a indiqué être « en contact étroit avec Syriza ».

(1) La délégation était composée de Clémentine Autain, Julien Bayou, Éric Coquerel, Liêm Hoang-Ngoc, Pierre Larrouturou, Pierre Laurent, Gustave Massiah, et Anne Sabourin.

http://www.humanite.fr/les-demandes-des-grecs-sont-acceptables-admet-francois-hollande-577662


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