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Les députés communistes et républicains voteront contre la prolongation de l’intervention des forces armées françaises en Afghanistan

Perspective communiste

Déclaration de Michel Vaxès, Député PCF des Bouches du Rhône (13è circonscription Istres-Fos-Saint Mitre-Martigues-Port de Bouc)

Les députés communistes et républicains voteront contre la prolongation de l’intervention des forces armées françaises en Afghanistan
Le combat contre le terrorisme est une question de principe, que nul ne discute. Notre position n’est pas une renonciation face au terrorisme mais, au contraire, nous voulons poser la question de l’efficacité de ce combat. Cette lutte ne peut se résumer à l’occupation militaire de l’Afghanistan. Cette approche réductrice et simpliste est celle de l’administration Bush, dont la politique unilatérale et les actions militaires sont sources d’insécurité pour le monde. Sous couvert de « lutte contre le terrorisme », les États-Unis s’arrogent le rôle de « gendarme du monde » en servant leurs propres intérêts économiques. Car en effet, derrière les discours et autres opérations de lutte contre le terrorisme pointent immanquablement des enjeux énergétiques que nul n’ignore.

Par notre vote contre la prolongation de l’intervention des forces armées françaises en Afghanistan, nous entendons dénoncer la stratégie poursuivie en Afghanistan, une stratégie à la fois inefficace, contre-productive et inconséquente.

Au terme de sept années d’occupation militaire, les victimes civiles se comptent par milliers, le quotidien est synonyme d’insécurité pour les citoyens afghans, les talibans refaisant surface dans l’Est et dans le Sud du pays. L’Afghanistan constitue toujours un foyer de violence, une base arrière du terrorisme international. Si cette guerre avait été en partie éclipsée par celle menée contre l’Irak, elle revient aujourd’hui sur le devant de la scène, parce que les troupes d’occupation rencontrent des difficultés croissantes sur le terrain.

Les talibans, loin d’être anéantis, ont renforcé leurs capacités de résistance et les forces militaires présentes sur place, y compris les forces françaises, s’épuisent à les poursuivre. Les bombardements aériens tuant civils, femmes et enfants, dressent la population contre l’occupation du pays et donnent un relent néocolonial à cette guerre qui ne veut pas dire son nom. Un scénario que la France connaît malheureusement que trop bien. L’histoire ne se répète pas, mais ses pages sombres se font écho. Il se reproduit en Afghanistan ce que les Français ont vécu en Indochine puis en Algérie. Plus que partout ailleurs, il est impossible, en raison notamment de la géographie et de l’organisation ethnique et clanique de la société afghane, qu’une armée d’occupation l’emporte durablement en Afghanistan.

Croire que l’invasion de l’Afghanistan permettra d’imposer le modèle occidental est un pur fantasme. La démocratie ne se décrète pas. Elle se conçoit et se construit, par les peuples eux-mêmes, suivant un long cheminement. Plus largement, toute évolution de la condition féminine, des moeurs et du système de valeurs de la société afghane ne peut se faire qu’avec la volonté du peuple afghan, aidé en cela par toutes les forces progressistes. D’autant plus que les principales manifestations du modèle occidental sur le sol afghan sont morbides : occupation par une armée ultra moderne synonyme de mort et de destruction.

Au contraire, la présence de l’armée d’occupation a contribué à accroître les tensions et mène tout droit à l’enlisement, car elle n’offre aucune perspective de règlement politique et diplomatique de la situation.

Dans ce contexte militaire et sécuritaire, la reconstruction de la société afghane n’apparaît aucunement. La question semble être reléguée au second plan. L’économie de la drogue est plus que jamais fleurissante et maintien une partie non négligeable de la population dans une situation de dépendance. L’élite nationale en place avec la bénédiction de l’administration Bush reste rongée par la corruption qui gangrène l’État afghan dans son ensemble.

En ayant décidé, en avril dernier, sans vote du Parlement, le renforcement de sa présence militaire en Afghanistan, la France s’est engagée dans une impasse et un engrenage dangereux non seulement pour nos soldats mais aussi pour notre pays. Des décisions graves sont prises par l’exécutif, au nom d’une politique extérieure calquée sur celle de la Maison Blanche. Des décisions dont dépend la vie de nos soldats. Pour qui et pourquoi combattent-ils ? Une question simple face à laquelle le chef de l’État reste confus, évasif ne répondant qu’à coup d’arguments d’autorité.

C’est également en vertu de ce suivisme et de cet alignement aveugle sur l’administration américaine, que Nicolas Sarkozy a décidé d’engager de nouvelles troupes, et qu’aujourd’hui, il demande à la représentation nationale d’autoriser la prolongation de l’engagement de nos militaires sur place. Et ce, alors même que l’objectif précis justifiant la présence française en Afghanistan échappe encore à bon nombre de nos concitoyens !

Il est grand temps d’organiser une sortie de crise. Les député-e-s communistes et républicains, opposés à l’autorisation de prolongation de l’intervention des forces armées en Afghanistan, considèrent qu’il faut, sans plus tarder, penser et organiser le retrait des troupes françaises.

Une réorientation de la stratégie doit être adoptée pour donner la priorité à un processus politique de résolution de cette crise. Ceci doit se faire dans le cadre de l’ONU. Le départ de l’armée française doit s’accompagner d’un renforcement du soutien à l’armée afghane et au peuple afghan ainsi que d’un appui aux forces démocratiques et progressistes nationales. La sortie de crise n’est pas de nature militaire, elle doit être axée en priorité sur le développement du pays et la coopération. Le combat contre le terrorisme passe avant tout par un combat contre ce qui le nourrit, à savoir, la misère des peuples et leur humiliation par des comportements dominateurs.

Nous regrettons que sur un problème aussi grave, le Président de la République se révèle plus attentif à la volonté américaine qu’à la volonté nationale.

Plus que jamais, la Raison commande une réponse politique, seule voie possible pour sortir du bourbier afghan.


Commentaires (6)
1. Tourtaux Jacques le 22/09/2008 19:25
Les socialistes qui furent les premiers à envoyer des soldats en Afghanistan ont voté contre parce que stratégiquement ils s'opposent au gouvernement. Voilà pourquoi ils ont majoritairement voté contre. Certains socialistes et quatre verdâtres ont voté pour. D'autres se sont abstenus, ce qui revient au même.

En attendant et quoiqu'en dise Fillon, la guerre continue !
Jacques Tourtaux
2. pierre-alain le 23/09/2008 06:26
Terroriste ? Ça me rappelle quelque chose, c'est pas comme ça que les allemand appelaient les résistant pendant la guerre. Je veux bien qu'au début les méchant casseurs de statues ( qui avant étaient des gentils protecteurs de pipeline ) aient eu une idéologie religieuse, mais je pense que ceux qui se font recruter de nos jours n'ont plus rien à voir. L'otan veux ramener la paix dans un pays imaginaire tracé par des colonialiste, et qu'en est-il de l'auto détermination des peuples qui sommes nous pour imposer un modèle culturel, économique et social, nous voulons européaniser toute la planète alors pourquoi n'avons nous pas bougé durant les décennies ou les femmes étaient opprimées. Par contre il faut aussi arrêter l'hypocrisie de nos politiques (gauche et droite ) la France ne c'est pas ralliée aux U.S.A mais a fait partie du conflit depuis le début voir même avant car se sont les photos aériennes Française qui ont permis l'offensive alliée. Maintenant soit ont retire nos troupes , soit ont leur donne les moyens de se défendre car il est inadmissible que de simple soldats payent de leurs vies les conneries de gens bien au chaud dans l'hémicycle
3. giraud alain le 23/09/2008 18:03
HIER LOR DE CETTE MAGNIFIQUE JOURNNEE CHAMPETRE PLUS DE 400 PERSONNES....UN DEBAT SUR LA PAIX A ETAIS ANNIMER PAR MICHEL VAXES DEPUTER DE NOTRE 13EM CIRCONSCRIPTION DES BDR
LA FRANCE A BIEN ENVOYER DES TROUPE EN AFGANISTAN A LA DEMANDE DE L ONU...NON PAS DE L OTAN.....CHIRAC ET PRESIDENT..ET JOSPIN 1ER MINISTRE
AVEC DANS SON GOUVERNEMENT MARIE GEORGE BUFFET ET JEAN CLAUDE GAYSSO...120 HOMMES SOPNS DONC PARTI EN OPERATION UNIQUEMENT SUR UNE MOTION DE LONU
ACTUELLEMENT SARKO ET SA CLIQUE ENVOIE DES SOLDAT FRANCAIS...TOUS VOLONTAIRES AVEC MULTIPLICATION DE LEUR SOLDE CE BATTRE NON PAS POUR PACIFIER CE PAYS LOINTAIN MAIS POUR ETRE A LA SOLDE DES USA...RIEN QUE POUR LA JOURNEE D HIER 193 CIVIL FEMMES ENFANTS ET VIELLARDS SON TOMBER SOUS LES BOMBE DU SANGUINAIRE BUCH AVEC POUR LES SUPPORTER DES TROUPE FRANCAISES QUI NON RIEN A DEFENDRE LA BAS.....DES HOMMES JEUNES QUI CE PRENNES POUR DES ..RAMBO....
CE BATTE DANS CE PAYS QYUI ET EN GUERRE DEPUIS 2 GENERATIONS....LA RUSSIE A RETIRER CES TROUPE QUI COMBATTEZ LE COMMANDANT MASSOUL
ARMEE PAR LES AMERICAINS..CE CONFILT ACTUEL NA PAS DE NOM SI CE NAI DE DEFENDRE LES INTERRER DES FINANCIER ET MARCHANTS D ARMES AMERICAIN.........VOUS VOUS RENDEZ COMPTE 193 PAUVRES ETRES HUMAINS LACHEMENTS ASSASSINER PAR DES MERCENAIRE IVRES DARGENT ET DE SANG............ HONTES A L HUMANITE
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