Perspective Com
Les élections ne font que confirmer le transfert définitif du pouvoir de la famille Nazarbayev au clan Tokaïev

Perspective communiste

Au Kazakhstan, dimanche dernier, le 19 mars, des élections législatives extraordinaires ont été organisés pour renouveler le Majilis, la chambre basse du parlement, et pour renouveler les organes représentatifs locaux.

Ces élections, censées ouvrir une nouvelle ère au Kazakhstan après les grandes révoltes ouvrières de janvier 2022 et la réforme constitutionnelle initié par Kassym-Jomart Tokayev, n'ont rien changé. Les mêmes partis, représentant les intérêts de la classe dirigeante et des clans oligarchiques, se partagent le pouvoir.

Article et traduction Nico Maury

Depuis janvier 2022, pas un jour ne se passe sans qu'une grève éclate au Kazakhstan. Le taux d'inflation est de 25,4%, les biens publics sont privatisés aux monopoles étasuniens ... la situation économique et sociale au Kazakhstan est mauvaise.

Le scrutin intervient quatre ans avant la date prévue, suite à de nombreuses révisions constitutionnelles initiées par le président, Kassym-Jomart Tokaïev, à la suite de la révolte populaire ayant secoué le pays en janvier 2022.

Ces élections ont mobilisé seulement 54,19% des électeurs inscrits, le plus faible taux de participation a été enregistré dans la plus grande métropole d'Almaty (25,82%). 3,90% des électeurs ont voté contre les listes proposées.

Le Majilis est composé de 98 sièges pourvus pour cinq ans selon un mode de scrutin mixte. Sur ce total, 69 sont pourvus au scrutin proportionnel plurinominal avec un seuil électoral de 5 % dans une unique circonscription nationale. Les 29 sièges restants sont pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour.

Sans surprise, le parti de Kassym-Jomart Tokaïev a remporté les élections avec 53,90% des voix (-20,76). Le parti Amanat (droite conservatrice) a de plus remporté 23 des 29 circonscriptions uninominales du pays.

Le Parti patriotique démocratique populaire - Auyl (social-démocrate) s'impose à la seconde place avec 10,90% des voix (+5,61).

Pour sa première participation, le Parti Respublica remporte (centre-droite) remporte 8,59%.

Le parti Ak Jol (centre-droite anticommuniste) remporte 8,41% des voix (-2,54).

Le Parti populaire (QHP), ancien Parti Communiste Populaire, devenu une organisation de centre-gauche totalement opportuniste, intégrée au système oligarchique, s'effondre. Les anciens communistes n'ont trouvé qu'un faible soutien populaire avec 6,80% des suffrages (-2,80).

Le Parti populaire du Kazakhstan a tenté de venir une opposition respectable pour le pouvoir oligarchique. Le programme déclarait que le parti était pour le socialisme, voir la "justice sociale", et en même temps pour un capitalisme "populaire". Comment combiner l'incompatible ? Les résultats montrent que même un tel parti "pseudo-socialiste" n'est pas populaire, ce qui signifie que le peuple rejette le virage "modéré" du socialisme promu par le QHP.

Comme en Italie dans les années 90, le plus important Parti communiste d'Asie centrale, a été liquidé pour des strapontins, et il ne représente aujourd'hui une force d'appoint à l'oligarchie capitaliste qui pille le pays.

Enfin, le Parti social démocrate national entre au parlement avec 5,20% des voix et 6 candidats indépendants remportent des circonscriptions uninominales.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :