Perspective Com
Les élus communistes veulent peser au SAN

Nicolas Maury

Article de La Provence après une conférence de presse des élus communistes du SAN/Ouest Provence



Commentaires (2)
1. rachid le 20/04/2008 09:51
La fermeté des convictions dans une grande douceur
Aimé Césaire est mort




Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente.

Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte.

Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde.

Le fait est que la civilisation dite «européenne », la civilisation « occidentale », telle que l'ont façonné deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial; que, déférée à la barre de la "raison" comme à la barre de la "conscience", cette Europe-là est impuissante à se justifier; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d'autant plus odieuse qu'elle a de moins en moins de chance de tromper.
A l'annonce de la mort de ce grand humaniste, poète, écrivain et homme politique qui a marqué notre vie, nous relisons son discours sur le colonialisme, toujours d'actualité car hélas le colonialisme repart de plus belle :

Au Tibet, occupation militaire chinoise et colonisation de peuplement.

En Palestine, occupation militaire, colonisation de peuplement, apartheid, répression permanente, malgré un président d'Israël prix Nobel de la paix!!!

En Irak, pays dévasté avec plus d'un million de morts, 5 millions de déplacés, tout ça pour faire main basse sur le pétrole, un crime de guerre crapuleux.

Colonialisme est à l'intérieur : casse de tous les systèmes de sauvegarde sociale mis en place au lendemain de la 2è guerre mondiale. Prolétariat et peuple colonisé, deux concepts qui ré émergent avec la double action politique des libéraux et néoconservateurs. Et la résistance qui lui fait face.

Au moment où le vieux sage se meurt, souhaitons que d'autres se dressent.
2. rachid le 20/04/2008 09:57
Déclaration de Madame Marie-George Buffet
« Aimé Césaire est mort. Je salue l’ami qui nous quitte, avec tous ceux des Antilles, des Caraïbes, d’Afrique, de France et du monde qui le pleurent. Je repense à la rencontre que nous avons eue le 24 novembre 2006. Un mot me vient : dignité.
Aimé Césaire restera pour moi un homme qui a regardé tout le siècle passé en face, l’homme de toutes les révolutions, poétiques et politiques. Contre l’oppression du système colonial et l’exotisme de bon aloi, il a forgé, avec ses camarades Léopold Sédar Senghor et Léon Gotran Damas, le concept de négritude. Aimé Césaire disait : « Ce mot désigne en premier lieu le rejet. Le rejet de l’assimilation culturelle, le rejet d’une certaine image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation. » Le discours du président à Dakar montre, ô combien, l’actualité de ce combat. Aimé Césaire, ouvrant des chemins d’une identité debout, ne faisait pas de ce combat une affaire fermée. Il concevait son humanisme actif et concret à destination de tous les opprimés de la planète.
Sa poésie – dont André Breton disait qu’elle était « belle comme l’oxygène naissant » – et son théâtre ont inventé une langue d’une grande puissance incantatoire jamais coupée de son idéal. Fondateur du PPM, député de la Martinique, président du conseil général et maire de Fort-de-France, il a engagé sa pensée, comme élu, dans des actes utiles aux Martiniquaises et aux Martiniquais. Tous les progressistes auront à coeur de faire vivre le poète, l’anticolonialiste, le progressiste dont l’oeuvre est encore bien nécessaire.
Lors de notre rencontre de novembre 2006, nous avons échangé sur les raisons de son départ du PCF en 1956. Je lui ai remis un duplicata de sa lettre à Maurice Thorez, dans laquelle il écrivait : « Je crois en avoir assez dit pour faire comprendre que ce n’est ni le marxisme, ni le communisme que je renie, que c’est l’usage que certains font du marxisme et du communisme que je réprouve. » Il me redisait ce qu’il avait écrit quelques mois plus tôt à l’occasion du débat en France sur la loi du 23 février 2005 vantant les bienfaits du colonialisme : « Je reste fidèle à la doctrine et anticolonialiste résolu. » Un grand homme part. Mais Aimé Césaire marquera pendant longtemps les communistes et tous ceux pour qui émancipation et libération ne sont pas des mots vains. Je transmets mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches, aux militantes et militants qui ont agi avec lui, et à nos amis du PC martiniquais. Une délégation du PCF se rendra à ses obsèques. »

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