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Les guérillas colombiennes doivent "reconsidérer" la lutte armée

Nicolas Maury

Les guérillas colombiennes devraient "reconsidérer leur stratégie (de lutte) armée" pour cesser de servir de "prétexte" à la "pénétration" des Etats-Unis en Colombie, a déclaré vendredi le président vénézulien Hugo Chavez

Au lendemain de sa rupture unilatérale des relations diplomatiques avec la Colombie, le chef de file de la gauche radicale latino-américaine, accusé par Bogota d'héberger dirigeants et combattants des guérillas colombiennes, a jugé que celles-ci étaient restées figées dans "les années soixante".

"Je crois que la guérilla colombienne devrait considérer sérieusement l'appel que certains d'entre nous ont lancé avec tout notre respect. Le monde d'aujourd'hui n'est pas le même monde que celui des années soixante", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un meeting retransmis à la télévision.

"Je crois que les conditions n'existent pas en Colombie pour qu'ils (les guérilleros) puissent prendre le pouvoir dans un avenir prévisible. En retour, ils sont devenus le principal pretexte pour l'empire (les Etats-Unis, ndlr): pénétrer complètement la Colombie et depuis elle, agresser le Venezuela, l'Equateur, le Nicaragua, Cuba", a ajouté Hugo Chavez.

Les guérillas colombiennes doivent
"Les mouvements armés en Colombie devraient reconsidérer leur stratégie (de lutte) armée", a souligné le président vénézuélien, qui se veut l'héritier spirituel de Fidel Castro en Amérique latine.

Hugo Chavez a rompu jeudi les relations diplomatiques avec la Colombie après que Bogota, par la voix de son ambassadeur à l'OEA, a présenté des "preuves" (images satellites, coordonnées GPS, photos) de la présence de 1.500 guérilleros et de dizaines de camps rebelles colombiens au Venezuela, où ils jouissent selon lui d'une totale impunité.

Caracas a catégoriquement rejeté ces allégations, dénonçant un "cirque médiatique".

"Je suis sûr que ces preuves ont été préparées par l'impérialisme yankee", a encore déclaré Hugo Chavez.

Le président colombien Alvaro Uribe avait en outre rendu publique le 15 juillet une liste de cinq dirigeants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) et de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste) se trouvant selon lui au Venezuela.

Sur cette liste figurent notamment Ivan Marquez, membre du bureau politique des Farc, mais aussi Rodrigo Granda, un temps considéré comme le "ministre des Affaires étrangères" de cette guérilla, libéré en 2007 par Bogota à la demande de Paris, dans l'espoir de faciliter la libération de l'ancien otage des Farc, Ingrid Betancourt.

"La Colombie s'est convertie en une enclave de l'impérialisme", a encore déclaré Hugo Chavez, avant d'assurer:

"Je me suis vu obligé de rompre les relations avec le gouvernement de Colombie".

Le président vénézuélien a invité à "ne pas sous-estimer ce qui en train de se passer", tout en prévenant que "la dernière chose qui pourrait arriver serait une guerre".

"Nous ne resterons pas les bras croisés" en cas d'agression, a-t-il ajouté.

Les guérillas colombiennes doivent


Commentaires (3)
1. Esteban le 27/07/2010 14:26
Cher Nicolas,

Cela fait deux fois que Chávez "invite" les FARC à déposer les armes, la première fois il le fit juste après Fidel. Autant Fidel que Hugo sont pour moi de grands révolutionnaires que je respecte énormément chacun ayant adopté sa façon d'agir: Fidel par la force et Hugo par les urnes. Tous les deux ont fait progresser la conscience révolutionnaire et fait naître l'espoir qu'il était possible de bousculer l'ordre établi. Pour autant aussi stratèges qu'ils soient il n'en reste pas moins que tout ce qu'ils disent ne doit pas non plus être avalé sans esprit critique.

Chávez craint pour son pays le Venezuela, certes attaqué de toute part par les yankees et les super puissances capitalistes et son inquiétude est justifiée, mais qu'il dise que les FARC sont le prétexte des yankees pour s'attaquer à son pays est inconcevable sa part.

"Le monde d'aujourd'hui n'est pas celui des années soixante..." dit-il, lorsque l'Union Patriotique s'était faite décimée ce n'était pas les années soixante, les FARC ont été obligées de se battre à nouveau dans la clandestinité et qu'est ce qui a changé depuis ? L'Empire est devenu plus gros, plus gourmand et plus assassin. La Colombie est le pays qui compte le plus d'assassinat d'hommes politiques officiels, de syndicalistes et de citoyens qui luttent "loyalement". Seules les FARC s'insurgent violemment contre cet État assassin et corrompu pour une société vraiment démocratique et équitable. les FARC ont un projet de politique de société comme l'avaient au début LE GROUPE de guérilléros qui débarquèrent à Cuba. Qui, à l'époque aurait misé sur leur réussite ?
Nous ne sommes plus en 1964, oui, et l'Empire attaque toujours, fomente, déstabilise, assassine, renverse, etc au nom du terrorisme que lui-même dirige. Irak, Afghanistan, Palestine, Honduras, il prépare les consciences à la normalité d'attaques contre L'iran, la Corée du Nord, Là aussi la résistance devrait peut-être reconsidérer la lutte armée et laisser massacrer ses enfants ou laisser tranquillement le colonisateur envahir son pays ?

Les FARC n'ont pas surgi par le Saint-esprit, elles se sont formées en réponse à l'impitoyable despotisme de l'oligarchie; aujourd'hui et quoi qu'en dise Chávez rien n'a changé dans la manière de procéder de cette oligarchie, les FARC sont donc malheureusement engagés et se sont donné le devoir de continuer à combattre la gangrène étatique qui va se poursuivre avec l'aval de 30% des voix colombiennes.

Les opportunités crées par les FARC pour résoudre les problèmes politiquement ont été nombreuses. À chaque fois le président narcoparamiltaire corrompu Uribe a tout tenté pour faire échouer et il y est parvenu grâce au soutien de Washington et des mange-merde européens y compris la France.

Le Venezuela, oui, bien sûr, c'est une belle aventure qui j'espère réussira pour le bien-être du peuple vénézuélien; en aucun cas le Venezuela n'a à dicter ce que les protagonistes colombiens ont à faire. Cette sortie de Chávez même, avec son respect, n'a pas lieu d'être parce qu'elle n'a aucune explication en ce qui concerne le combat en Colombie et c'est faire peu d'honneur à une armée révolutionnaire qui se bat depuis plus de 40 ans...À la manière que ce groupe révolutionnaire a adapté à l'ennemi d'aujourd'hui.

Cordialement,

Esteban
2. christophe le 30/07/2010 23:06
C'est curieux toutes ses photos de femmes, charmantes d'ailleurs membres de la guerilla. Ca donnerait presque envie de s'engager. il n'empêche que la facile "médiatique" est un peu grande et que c'est regrettable qu'une fois encore on utilise les femmes pour (je vais dire un très gros mots" faire la publicité des FARC.

3. Esteban le 02/08/2010 10:38
Le patchwork photographique est, je suppose, un montage de Nicolas lui-même. Le choix de cette concentration de photos féminines sont le fait de son inspiration du moment ou pas. L'article, cher Christophe, si tu l'as bien lu, n'est pas une publicité pour les FARC-EP mais bien la traduction de plusieurs passages des déclarations du président Hugo Chávez qui dénonce (À TORT) le type de lutte des guérillas colombiennes. Il "oublie" simplement au passage, que la lutte elle-même ne peut attendre un moment pus ou moins favorable qui serait gentillement servi sur un plateau par l'impérialisme de même que le type de lutte ne se construit pas par goût ou par choix, et en ce qui concerne la Colombie encore moins par caprice mais plutôt en réponse à une agression assassine des tenants du pouvoir. Elle est, de la part des FARC, une réponse à la hauteur de l'agression meutrière contre le peuple par l'oligarchie prédatrice.
Libre à toi de penser que Nicolas a voulu attirer l'attention avec des silhouettes féminines, je ne pense pas que ce soit le cas. Ton commentaire porterait à détourner l'attention vers du secondaire. Ma modeste intervention, n'est pas une critique mais plutôt un désaccord avec certaines déclarations injustes et dangereuses pour le mouvement révolutionnaire dans son ensemble et elle reste en tout cas confinée dans le cadre politique.

Mais, bien sur, chacun le voit à sa façon.
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