Perspective Com
Les sénateurs communistes lancent un S.O.S. pour les colonies de vacances

Perspective communiste

Les colonies de vacances sont en crise. En moins de vingt ans, elles ont vu leur fréquentation divisée par deux. Tant et si bien que rien ne leur garantit un avenir. Les sénateurs communistes poussent un cri d’alarme et appellent le gouvernement à sauvegarder ce modèle de mixité sociale

Il faut sauver les colonies de vacances. C’est l’appel en forme de cri d’alarme lancé par le groupe communiste au Sénat, qui organisait aujourd’hui un débat sur l’avenir des centres de vacances.

Hébergements et programme de loisirs destinés à des groupes de mineurs, le plus souvent pendant les vacances scolaires, les colonies de vacances sont en pleine perte de vitesse. Un chiffre résume à lui seul la désaffection des jeunes français pour les « colos » : depuis 1995, leur fréquentation a été divisée par deux, passant de vingt-huit à quatorze millions de nuitées par an.

Un résultat qui, selon la sénatrice communiste Isabelle Pasquet, s’explique aussi bien par la chute du nombre de jeunes qui partent en colonie que par le raccourcissement de leur temps de séjour, passé en vingt ans d’une moyenne de 17 jours à 10 jours.

« Le temps des jolies colonies de vacances semble hélas terminé », constate, amer, le sénateur radical François Fontassin. Conséquence de la baisse de fréquentation des colonies, l’Etat, les collectivités locales et les comités d’entreprises, traditionnels soutiens des associations organisatrices de séjours, ont remis en cause leur engagement financiers et immobiliers. « De nombreuses communes qui avaient acquis des centres de séjour à la mer ou à la montagne, les ont revendus ou reconvertis », note le sénateur.

Prix moyen: 574 euros la semaine

Le pourquoi de la désaffection des Français pour leurs colonies de vacances est à chercher dans l’augmentation du prix des séjours. « Lorsqu’on interroge les familles, la première raison donnée pour ne pas envoyer leur enfant en colonies de vacances, c’est majoritairement celle du coût du séjour », explique Isabelle Pasquet, chiffres à l’appui. « Le prix d’une semaine de vacances en colonie coûte entre 400 et 600 euros par enfant. 574 euros en moyenne. Une somme importante, trop lourde pour une famille modeste. »

Plusieurs raisons expliquent cette inflation du prix des colonies. La « technicisation » des séjours, d’abord, avec sous couvert de la sécurité des enfants un millefeuille de normes qui compliquent le travail des associations. Des décrets, des textes qui réglementent jusqu’à la façon de faire faire des gâteaux aux enfants. Autre complication : la nécessité d’embaucher un personnel qualifié, ayant reçu des formations adéquates, qui alourdit fortement la note les associations organisatrices.

Des contraintes qui affaiblissent les structures d’accueil et ne leur laisse quasiment aucune chance face au grands groupes de tourisme privés, qui proposent des séjours thématiques plus adaptés aux demandes des familles. Une stratégie commerciale qui fait mouche, selon François Fontassin pour qui, « l’enfant du vingt et unième siècle n’est plus celui du vingtième, qu’il suffisait de faire marcher dans la campagne au rythme « d’un kilomètre à pied. » »

Autre difficulté soulignée par les sénateurs communistes : la réduction des aides de l’Etat à peau de chagrin. Une tendance que les parlementaires CRC craignent de voir s’amplifier au grès des dernières orientations prises par le gouvernement. Il en va ainsi du gel des seuils sociaux, qui en supprimant la nécessité des entreprises de se doter d’un comité d’entreprise, réduirait les aides financières accordées aux salariés qui leur permettent d’envoyer leurs enfants en colonie de vacances. Mais aussi… de la réforme des rythmes scolaires, mesure à laquelle le groupe communiste est pourtant favorable, mais qui en obligeant les communes à financer des activités périscolaires, réduirait le budget qu’elles peuvent consacrer au financement de séjours en colonie.

Risque social

La disparition possible des colonies de vacances fait peser un risque social, jugent ces sénateurs. Historiquement fondées pour satisfaire un objectif de mixité sociale, réunissant des enfants de toute origine et de toute classe sociale, les colonies pourraient être à terme « remplacées par un système à deux vitesses » s’alarme François Fontassin. « D’un côté des garderies périurbaines […] pour les enfants des quartiers et de l’autre une offre commerciale de colonies thématiques pour les enfants les plus favorisés. […] Une véritable brèche du pacte républicain », souligne le sénateur.

Pour lutter contre toute fracture touristique, la ministre de la jeunesse et des sports Najat Vallaud-Belkacem privilégie plusieurs pistes. Proposer des « colos innovantes » qui permettraient de faire revenir les jeunes qui ont perdu tout attrait pour les offres associatives. Limiter la concurrence avec les acteurs privés en faisant baisser le prix des séjours, en allégeant notamment les pesanteurs administratives qui pèsent sur les associations. Et mettre l’accent sur les valeurs qui ont fait le succès des colonies : « celles de fraternité et d’égalité. »

http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/senateurs-communistes-lancent-un-sos-colonies-vacances?estat_svc=s%3D298098196837%26svc_mode%3DA%26svc_campaign%3Dpolitique%26svc_partner%3Dyahoo%26svc_position%3DLes+s%C3%A9nateurs+communistes+lancent+un+S.O.S.+pour+les+colonies+de+vacances


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :