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Les sénateurs communistes veulent réhabiliter les «fusillés pour l’exemple» de 14-18

Perspective communiste

Quelque 600 soldats ont été mis à mort suite à des jugements arbitraires, pendant la Première Guerre mondiale. Le Royaume-Uni et l'Australie ont déjà adopté des lois de réhabilitation

Les sénateurs communistes défendront en séance le 19 juin une proposition de loi destinée à la réhabilitation collective des 600 soldats «fusillés pour l’exemple» au cours de la Première guerre mondiale. «Parce que nous estimons qu’une réhabilitation pourrait enfin, en l’année du centenaire du début de la Première Guerre mondiale, servir l’éducation à la paix, le groupe communiste républicain et citoyen du Sénat vient de redéposer une proposition de loi en ce sens», a souligné mercredi devant la presse Guy Fischer (Rhône).
«Nous affirmons en conséquence que les noms des fusillés doivent être portés sur les monuments aux morts», a-t-il ajouté en précisant que son groupe «fait confiance au débat et aux sénateurs pour définir les conditions de cette reconnaissance». Citant «les travaux les plus récents», Guy Fischer a indiqué que le nombre de ces fusillés est «évalué à plus de 600 pour plus de 2 500 condamnations à mort prononcées sur 140 000 jugements».

«POURQUOI PAS LA FRANCE ?»

«Ces soldats furent passés par les armes après des conseils de guerre improvisés et sommaires et sous des prétextes divers : sentinelle endormie, insulte à officier, battue en retraite sans autorisation, mutinerie, désertion», a-t-il détaillé.

Mais «bien entendu, a-t-il souligné, la notion de fusillés pour l’exemple écarte les cas d’espions ou de criminels de droit commun avérés». «Il n’est pas acceptable, a ajouté le sénateur du Rhône, que ces derniers, dont le nombre de dépasse pas quelques dizaines, soient utilisés pour refuser la réhabilitation, la reconnaissance par la nation, de ceux que l’on ne peut, à juste titre, que considérer comme des victimes de ce terrible conflit». Il a rappelé le rapport remis par l’historien Antoine Prost à François Hollande sur le sujet et qui préconise «un geste fort» de la nation.

De son côté, Michèle Demessine, rapporteur de la commission des Affaires étrangères et de la Défense sur le texte, a rappelé que le Royaume-Uni et l’Australie ont déjà adopté des lois de réhabilitation. «Pourquoi pas la France ?», a-t-elle demandé.


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