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"Les socialistes ont imposé leur Grand Paris"

Perspective communiste

Alors que le volet sur le Grand Paris a été adopté vendredi dans le cadre du projet de loi sur les métropoles, certains élus franciliens regrettent une "concentration des compétences". Joint par leJDD.fr, Christian Favier, sénateur communiste et président du conseil général du Val-de-Marne, regrette un "débat réglé en trois jours", "entre socialistes", alors qu'"aucune étude d'impact n'a été réalisée

Pourquoi êtes-vous opposés à la création du Grand Paris, entérinée vendredi à l'Assemblée nationale?

Ce n'est pas du tout notre vision du Grand Paris. Nous plaidions pour une coopération métropolitaine entre chaque entité administrative. Au lieu de cela, les socialistes ont imposé leur vision : une centralisation des pouvoirs autour de la capitale et donc un processus inverse à la décentralisation. Il va y avoir une déperdition totale des compétences des communes.

Le gouvernement n'a-t-il pas auditionné les différents acteurs régionaux sur ce projet?

Le volet Grand Paris du projet de loi a d'abord été rejeté par le Sénat. Le gouvernement s'est donc rabattu sur une proposition des députés socialistes, à savoir la fusion de toutes les intercommunalités en une seule métropole. Cela n'avait jamais été évoqué avant! Il n'y a eu aucun dialogue. Nous avons découvert la nouvelle mouture du gouvernement la veille de sa présentation à la Commission des Lois de l'Assemblée nationale. En fait, les négociations se sont déroulées entre socialistes. Ça s'est réglé entre trois jours. Sans aucune concertation avec les autres mouvements de gauche, que ce soient les communistes, les écologistes ou les plus petits partis.

«Tout ce que Paris ne veut pas sera installé en banlieue.»

Pourquoi ce Grand Paris ne marcherait-il pas?

On va se retrouver avec une instance très lourde. A tel point qu'il y aura sans doute un bureau, composé de socialistes et qui aura les pleins pouvoirs. Résultat : tout se fera dans le seul intérêt de la métropole. Comme avant 1982, tout ce que Paris ne veut pas sera installé en banlieue : les cimetières, les grands ensembles, les usines d'incinération…

Défendez-vous la nécessité d'invoquer un référendum sur cette question?

Il aurait fallu faire un grand débat public. Là, il n'y a eu aucune démocratie. Et aucune étude d'impact, ni politique ni économique, n'a été réalisée. Le débat a été réglé en trois jours. Cela n'aurait pas été illogique que ce projet de loi soit sanctionné par un référendum. Après tout, la constitution permet justement d'utiliser cet outil pour des questions institutionnelles. L'exécutif craint peut-être un rejet, comme ce qui s'est passé en Alsace en avril dernier.


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