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Les sociétés d’autoroutes veulent la privatisation des routes nationales

Perspective communiste

Alors que de plus en plus de personnes réclament la nationalisation des autoroutes, voilà qu'une note de 2014 montre que les multinationales (comme Vinci) qui gèrent le réseau ont dans le collimateur les derniers tronçons autoroutiers non privatisés (exemple A75). Ces vautours font pression pour obtenir ces concessions

Une note remontant à 2014 et faisant état de ces convoitises a été dévoilée samedi par Radio France. Un intérêt toujours d’actualité.

Lorsque vous empruntez une autoroute, il y a de fortes chances pour que celle-ci soit concédée à une société privée. Treize ans après le désengagement de l’Etat, un choix qui continue à faire couler beaucoup d’encre, plus de trois quarts des autoroutes du réseau (environ 9000 kilomètres sur 11 600) sont exploitées par des sociétés concessionnaires, comme la Sanef ou les Autoroutes du sud de la France (ASF).

Ces 2600 kilomètres se trouvant toujours dans le giron de l’Etat suscitent bien évidemment les convoitises de ces entreprises. Mais l’intérêt des dernières ne se limite pas là. Selon Radio France, elles lorgnent également sur les routes nationales représentant quelque 9600 kilomètres. Et cet intérêt ne date pas d’hier, comme en témoigne une note interne de l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA) datant du 17 avril 2014.

Dans ce document, l’ASFA affirme que le « modèle vertueux » des concessions « pourrait s’élargir à l’ensemble du réseau routier national, dans sa configuration resserrée aux seuls grands itinéraires qui est devenue la sienne suite aux décentralisations ». À en croire l’association, l’Etat pourrait ainsi faire de substantielles économies : « Le transfert de tout ou partie du réseau routier national est de nature à provoquer un choc budgétaire très significatif, soulageant le budget de l’État et pérennisant les capacités d’entretien du réseau. »

Le gouvernement « prudent »

Cinq ans plus tard, la question est toujours à l’ordre du jour, confirme le président de l’AFSA, Arnaud Hary. À une nuance près : l’appétit des sociétés ne porterait que sur les routes nationales transformées en autoroutes. « Chaque fois que l’État décidera d’aménager son réseau de routes nationales et de le transformer en autoroutes concédées, les sociétés d’autoroutes répondront présent », affirme-t-il à Radio France.

Le Parisien


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