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Libéralisme

Nicolas Maury

Le blairisme ne mérite pas des admirateurs de gauche

55% dans les dents des libéraux du OUI
55% dans les dents des libéraux du OUI


Après la sévère défaite du New Labour aux élections municipales, une majorité du groupe parlementaire travailliste a exigé de Tony Blair qu’il annonce la date de son départ anticipé de Downing Street.

Le parti a perdu 200 000 adhérents depuis 1997 (- 50 %) et l’image du premier ministre est très dégradée dans l’opinion publique. Le public le perçoit comme un menteur invétéré et son autoritarisme déplaît.
Les Britanniques contestent surtout sa politique de marchandisation des services publics et l’occupation américano-britannique en Irak est plus impopulaire que jamais. Et pourtant le cercle de ses admirateurs à l’extérieur du royaume ne fléchit pas. À droite, Bush continue de louer le « courage » de l’homme d’État qui a coorchestré avec lui le plus grand désastre géopolitique de l’après-guerre (sur la base de rapports mensongers) ; Berlusconi, Aznar, Durão Barroso ont à de nombreuses reprises salué celui qui a su faire « fructifier » l’héritage thatchérien, et le baron de Seillière, enthousiaste, s’est exclamé : « Je suis un socialiste anglais ! »
À gauche, la social-démocratie n’a pas tari d’éloges non plus, à quelques exceptions près. La minorité antilibérale du PS a certes rejeté en bloc la « troisième voie » blairiste. Mais l’axe majoritaire jospino-hollandais a réagi avec ambiguïté et hypocrisie au défi qu’elle posait. Seul Dominique Strauss-Kahn a eu l’honnêteté intellectuelle de mettre ses actes en rapport avec ses paroles, en nouant des liens étroits avec les idéologues du blairisme. Plus récemment, Ségolène Royal a décerné un brevet de « politique de gauche » à l’action du gouvernement britannique...
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