Bilen Ceyran, jeune turque de 24 ans a étudié le droit à Bruxelles et la philosophie à Paris. Alors qu’elle se trouvait à Balikesir dans l’ouest de la Turquie pour passer des vacances avec ses amis, Bilen a été arrêtée par l’unité anti-terroriste turque avec onze autres personnes. Les images qui circulent depuis l’arrestation montrent des prisonniers méconnaissables, bâillonnés et couchés sur un plancher en bois. Les proches des interpellés, dont la mère de Bilen, ont été privés de contact pendant cinq jours par les autorités turques.

Qu’est-ce qui est reproché à Bilen ? Premièrement, d’être membre de la Fédération des Associations des Jeunes Socialistes de Turquie (SGDF - Sosyalist Gençlik Dernegi Eskisehir), fédération dont plusieurs membres ont été victimes de l’attentat de Suruç le 20 juillet 2015. Deuxièmement, d’avoir voulu rentrer en contact avec d’autres jeunes socialistes lors de son voyage en Turquie, notamment dans la perspective de se coordonner pour lancer une campagne pour « la justice pour les socialistes et les Kurdes » une fois rentrée en Europe.

L’Union des Étudiants Communistes dénonce la répression et l’injustice dont Bilen a été victime, nouvelles preuves de la volonté d’Erdogan de criminaliser et réduire au silence toute opposition démocratique avec comme prétexte la lutte anti-terroriste. Les étudiants turcs et kurdes sont une cible prioritaire de la répression, encore plus après le coup d’État avorté du 19 juillet 2016. Et ce parce que les universités ont été de véritables foyers de résistance face aux crimes d’État et en solidarité avec les kurdes. L'UEC demande la libération de Bilen Ceyran et de tous les autres prisonniers politiques en Turquie, et se déclare solidaire des organisations turques et kurdes qui luttent contre l’obscurantisme et pour la démocratie.