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Lycéens en colère

Nicolas Maury

Le ministre de l’éducation a reçu vendredi trois organisations lycéennes, dont l’UNL et la FIDL. Mais aussi l’UNI-lycée, organisation de droite radicale presque inexistante, qui a eu le droit de s’entretenir avec Darcos une heure avant les autres. Ces entretiens ont permis au ministre de réaffirmer à quel point il méprisait les lycéens en lutte contre le démantèlement du service public de l’Éducation nationale. Face à un ministre qui se permet de déclarer publiquement que 80000 lycéens qui manifestent comme jeudi dernier ne sont que des pions embrigadés par les syndicats d’enseignants, il est temps de hausser le ton !

Lycéens en colère
Haussons le ton sur nos revendications. Notre mobilisation ne s’arrêtera pas, elle continuera à s’amplifier tant que le gouvernement ne reviendra pas sur sa décision de supprimer 11200 postes dans l’Éducation nationale à la rentrée prochaine. Mais c’est la politique éducative de la droite dans sa globalité que notre mouvement peut et doit remettre en cause. En effet, ces suppressions sont le symptôme le plus visible des logiques financières qui guident le projet éducatif de l’UMP.

Contrairement à tout ce que pourra prétendre Darcos, nous sommes les mieux placés pour en voir les effets concrets : nos options, nos classes, nos filières disparaissent, et nous ne l’avons pas rêvé. Ces suppressions sont en cohérence totale avec une politique visant à confisquer les savoirs dans les mains d’une infime minorité, dans la lignée de la loi Fillon de 2005.

Les rapports Pochard et Attali auront des conséquences très graves sur notre système éducatif : ils ne doivent pas être appliqués ! Haussons le ton dans l’unité. Par la répression et les provocateurs qu’elle envoie dans les manifs, la droite cherche à diviser les lycéens. En remettant en cause la légitimité des interlocuteurs lycéens qu’il a reçu vendredi, Darcos cherche à nous opposer aux enseignants. Tous ensemble, ce n’est pas qu’un slogan qui marche : c’est une méthode de lutte, la seule qui fonctionne ! Notre mouvement doit montrer l’unité profonde des lycéens entre eux et des lycéens avec les enseignants et les personnels.

Les étudiants peuvent aussi nous rejoindre et, à l’heure où la politique néolibérale menée par le gouvernement Sarkozy-Fillon-Parisot (la présidente du MEDEF, « syndicat » des patrons) dégrade l’existence d’une immense majorité des Français, faire grandir un mouvement unitaire de jeunes et de travailleurs est loin d’être inutile. Les causes du « malaise » dont parle Darcos : le gouvernement et les logiques capitalistes La politique d’éducation du gouvernement (suppressions des postes et de la carte scolaire, casse du bac pro, rapports Pochard et Attali, etc.) répond à deux exigeances insistantes et complémentaires des capitalistes : donner aux futurs exploités des compétences minimales pour pouvoir appliquer les ordres en réservant les savoirs émancipateurs aux héritiers de la grande bourgeoisie d’une part, et offrir un marché de l’éducation aux entreprises privées d’autre part. C’est la lutte politique globale pour le dépassement démocratique des logiques capitalistes qui sera, à terme, la plus à même de satisfaire nos revendications pour le droit à l’éducation.


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