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Marie George Buffet (PCF) "bouleversée" par la disparition de Jean Ferrat, "une grande perte"

Nicolas Maury

La secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet s'est déclarée "bouleversée" samedi par la disparition du chanteur Jean Ferrat, toute sa vie compagnon de route du Parti Communiste, évoquant une "grande perte"

Dans un communiqué, Mme Buffet écrit que "notre ami, notre camarade Jean Tenenbaum dit Jean Ferrat est parti ce samedi rejoindre ses amis les poètes". La numéro un du PCF affirme que "pour elle comme pour des millions de Français, quelque chose de nous s'en va avec lui", "tant de personnes" lui étant "redevables de tant de souvenirs intimes ou collectifs".

Soulignant que "son compagnonnage critique avec le Parti communiste était utile et exigeant", Mme Buffet ajoute que "Jean Ferrat, c'est le chanteur dont le sens de l'humanité et de la justice a accompagné l'engagement de générations de militants". C'est aussi "la voix qui a transmis, interprété et popularisé les voix d'Aragon, Prévert, Lorca. Jean Ferrat, c'est les valeurs d'amitié, d'amour et de générosité faites de chansons". Selon l'ancienne ministre, Jean Ferrat "a su lier la poésie, le peuple et ses idéaux".

"Sa disparition est une grande perte. A sa famille, à ses amis, à tous ceux qui ressentent de la peine et de la tristesse, comme moi, je veux leur dire ma certitude que Jean Ferrat, son message, ses chansons ne nous quitteront pas", conclut Mme Buffet.


Commentaires (1)
1. joel bricot le 15/03/2010 09:39
Jean Ferrat n'a pas attendu samedi pour mourir.
Cela fait longtemps que le chanteur avait disparu du paysage audiovisuel.
Jean Ferrat n'était plus en phase avec son époque.
Lui qui chantait le grand soir, la fraternité, l'écologie avant la lettre ne pouvait que se sentir bien loin d'un monde où les ouvriers, les pauvres et les déclassés ont été mis dans des réserves comme les Indiens en Amérique du Nord.

Le maître mot aujourd'hui n'est plus “camarade”, encore moins “fraternité”, mais “chacun pour sa pomme”.

Ce qui ressort des tréfonds de notre société ce sont des cris de haine, pas des cris d'amour.
Compagnon de route du PC, même s'il n'avait pas la carte du parti, Jean Ferrat a vu ce dernier se ratatiner au gré des élections. Il a également assisté à la fin de l'illusion soviétique. Cela aurait été une bonne chose si le communisme avait été remplacé par un système qui fait la part belle à l'homme. Or qu'est-ce qui a triomphé après la chute du mur de Berlin ?
Plus de liberté ?
Plus de bonheur ?
La bonne blague !

Les mafieux de tous bords ont remplacé les apparatchiks, les patrons voyous et les banques font la loi sur la planète, et la démocratie n'est qu'une coquille vide défendue par ceux qui l'ont vidée de son sens.

Officiellement, Jean Ferrat est donc mort samedi. Les télés qui l'avaient enterré depuis longtemps ne rateront pourtant pas l'occasion de lui rendre hommage.

Dans notre époque nécrophile, un bon mort, ça se rate pas.
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