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Marine Le Pen reconnaît avoir salarié fictivement un assistant parlementaire

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La candidate FN à la présidentielle a employé fictivement son garde du corps, Thierry Légier, comme assistant parlementaire. Elle aurait également produit un faux contrat de travail au nom de Catherine Griset, amie et collaboratrice de longue date



Poussée par la publication d'un rapport confidentiel de l'Office européen de lutte contre la fraude (Olaf) dévoilé ce jeudi par Mediapart et Marianne, Marine Le Pen a fini par avouer. La présidente du Front national a en effet reconnu devant les enquêteurs de l'Organisme anti-fraude de l'Union européenne avoir salarié fictivement son garde du corps Thierry Légier comme assistant parlementaire. L'objectif: «régulariser des salaires et charges» non réglés.

La candidate FN à la présidentielle et eurodéputée «a reconnu d'une part que les bulletins de salaire établis sur la période d'octobre à décembre 2011 pour un montant de 41.554 euros n'ont jamais été payés au bénéficiaire indiqué, Thierry Légier, et que d'autre part elle ne l'avait pas employé pendant ces trois mois», indique ce rapport transmis en juillet au président du Parlement européen, qui évalue le préjudice financier de l'UE à 340.000 euros. L'eurodéputée aurait ainsi voulu «obtenir du Parlement la régularisation de dépenses de salaires et charges antérieures qui n'avaient pas été payées par ce dernier», indiquent ces extraits.

Pourtant, la candidate FN niait depuis plusieurs semaines ces accusations. Thierry Légier «a travaillé quelques heures pendant quelques mois (...) dans le cadre de mes activités parlementaires», avait affirmé Marine Le Pen le 9 février sur France 2. Interrogée sur ces trois mois de contrat, elle a confirmé cette «régularisation».

Un faux contrat de travail pour une assistante parlementaire

Au-delà de Thierry Légier, l'Olaf s'est également intéressée au cas de Catherine Griset, amie et collaboratrice de longue date de la présidente du FN. Toujours selon ces extraits, «Mme Le Pen a fait employer par le Parlement européen Mme Catherine Griset sur un poste d'assistante parlementaire accréditée à Bruxelles alors qu'elle était son assistante personnelle au siège de son parti en France depuis décembre 2010». Un assistant parlementaire accrédité doit être employé «sur l'un des trois lieux de travail» (Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg) du Parlement européen, et est «tenu de résider» à proximité.

De son côté, le bureau de presse de l'Olaf a indiqué, concernant Thierry Légier, que «l'enquête a révélé que la députée a produit un contrat de travail purement fictif concernant l'un de ses assistants». Concernant Catherine Griset, elle ne fournissait «en réalité pas d'assistance directe dans les locaux du Parlement européen à sa députée comme requis par les règles en vigueur, mais vivait dans les environs de Paris et exerçait une activité auprès du parti», a-t-on indiqué de même source.

Le Parlement européen devait commencer mi-février à recouvrer effectivement les sommes versées pour Thierry Légier et Catherine Griset, en amputant de moitié la paye de Marine Le Pen. Le parquet de Paris a ouvert mi-décembre une information judiciaire pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé.



Le Figaro


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