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Maroc: mort d'Abraham Serfaty, célèbre opposant au roi Hassan II

Perspective communiste

Le plus célèbre des opposants marocains au régime du roi Hassan II est décédé ce jeudi à Marrakech. Son combat pour la démocratie au Maroc a été très chèrement payé : 15 mois de clandestinité, 17 ans de prison et 8 ans de bannissement

Militant communiste marocain dès 1944 et lors de son séjour en métropole dans les rangs du PCF de 1945 à 1949, il s'engage ardemment pour l'indépendance de son pays, ce qui lui vaut d'être emprisonné en 1950, et placé en résidence surveillée en 1956.

Ingénieur des mines de formation, il participe ensuite à la mise en place des institutions de l'État marocain, à des postes plus techniques que politiques, dont celle de l'enseignement à l'École Mohammadia d'Ingénieurs. En 1970, il rompt avec un Parti communiste marocain (actuel PPS Parti du progrès et du socialisme) qu'il considère comme trop sclérosé et contribue à la fondation de l'organisation d'extrême gauche Ila Al Amame (En avant) (actuellement La Voie démocratique). Arrêté et torturé par le régime de Hassan II en 1972, il entre ensuite dans la clandestinité. Sa nouvelle arrestation en 1974, durera 17 ans.

La campagne internationale en faveur de sa libération est telle, qu’il est libéré en septembre 1991, mais aussitôt Serfaty est privé de sa nationalité marocaine à cause de sa position à l'égard de la "marocanité " du Sahara. En soutenant l'autodétermination du peuple sahraoui, il a été expulsé du territoire marocain après avoir purgé dix-sept ans de prison ferme.

Il trouvera refuge en France avec son épouse, Christine Daure-Serfaty. De 1992 à 1995, il enseigne à l'Université de Paris-VIII (département de Sciences Politiques) sur le thème « Identités et démocratie dans le monde arabe ».

Il est autorisé à renter au Maroc en septembre 2000 et son passeport marocain lui est restitué. Il s’installe à Mohammedia avec son épouse. En septembre 2000, il est nommé conseiller auprès de l’Office national marocain de recherche et d’exploitation pétrolière (Onarep). Abraham Serfaty n’en transige pas moins sur les principes, face aux atteintes à la liberté de la presse, il demande en décembre 2000, la démission du Premier ministre Abderrahmane Youssouffi.

Il décède ce jeudi 18 novembre 2010, à l'age de 84 ans dans une clinique de Marrakech.

Le PCF salue la mémoire d'Abraham Serfaty

Le PCF reçoit avec une très grande émotion la nouvelle du décès d'Abraham Serfaty, un homme de courage qui a consacré sa vie au combat pour la liberté et la démocratie au Maroc. Victime de la répression, il a souffert la torture et des longues années d'emprisonnement sans jamais cesser son combat.

Le PCF rend hommage à l'homme de progrès, au militant infatigable et transmet à sa femme Christine et à ses proches ses plus sincères condoléances. Abraham Serfaty, cette grande personnalité marocaine, restera dans nos mémoires.


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