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Mélenchon, à 15% dans un sondage, appelle les banlieues à la «révolution citoyenne»

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Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, fort d’un sondage qui le donne à 15%, en troisième position, a enjoint dimanche les banlieues à «la révolution citoyenne» et non à l’"émeute», vanté la dynamique enclenchée et répondu aux critiques des socialistes et du Medef

M. Mélenchon avait choisi d’aller à La Grande Borne, à Grigny (Essonne), «la ville la plus pauvre de toute l’Ile-de-France», a-t-il déploré. La ville aussi où son directeur de campagne, François Delapierre est candidat pour les législatives de juin.

Selon le maire de Grigny, Philippe Rio (PCF), 44% de la population vit sous le seuil de la pauvreté dans cette ville où l’abstention avait été de 35% en 2007. Ségolène Royal était arrivée en tête avec 43% au premier tour.

«Si je vous appelle à la révolution citoyenne, ce n’est pas pour vous appeler à l’émeute !», a lancé l’ex sénateur PS devant 1000 à 2000 personnes réunies (5000 selon le FG) dans le stade Bélier pour un meeting en plein air.

Louant l"infinie patience des banlieues», il a enjoint les habitants à ne pas «laisser le ghetto s’installer dans (leur) propre coeur» et à ne pas laisser les banlieues devenir un «désert politique».

Il a rappelé ses propositions: tarification sociale des biens élémentaires (eaux, électricité), partage des richesses, délivrance de papiers à tous les travailleurs sans papiers, Smic à 1700 euros, remboursements de santé à 100%, et «VIe République».

Fort d’un sondage qui le place en troisième homme du premier tour, à 15%, M Mélenchon a vanté la dynamique enclenchée, «ce mouvement qui n’est plus simplement le mouvement du Front de Gauche, mais qui commence à être déjà le mouvement du front du peuple, dont personne ne se débarrassera quel que soit le résultat des élections, même s’ils se débarrassent de moi !».

Il a averti les socialistes qu’il ne fallait «pas se tromper de camp», déplorant qu’au moment où il arrive «au-dessus de Mme Le Pen» se constitue «un tir de barrage incroyable».
«Qu’est ce que ça peut bien vouloir dire de s’en prendre à moi (...) alors qu’ils se disent de gauche ! Occupez vous de l’extreme-droite, occupez-vous de Sarkozy, foutez nous la paix !», a-t-il lancé sous les applaudissements.

Au maire PS de Lyon Gérard Collomb «qui dit que ce que je propose c’est ce qui a déjà échoué au Cambodge», en allusion aux «massacres de deux millions de personnes», M. Mélenchon a répondu: «voilà des paroles qui blessent, séparent. Et ensuite les mêmes vont venir (...) pour dire que nous serions nous, un problème dans cette élection !
A Laurence Parisot, la présidente du Medef, qui l’a associé à la Terreur de la Révolution Française, il a assuré: «Oui Mme Parisot, c’est un mouvement révolutionnaire! C’est la révolution citoyenne qui s’avance !» «Peut-être que son cerveau est réduit comme son coeur à son portefeuille. Pour nous c’est tout le contraire!».

Le candidat n’avait pas alors connaissance des compliments que lui a adressés sur Radio France politique la porte-parole de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, pour qui Jean-Luc Mélenchon, contrairement à François Hollande, «a su créer une dynamique parce qu’il a une identité forte» et «fait des propositions», même si celles-ci sont «inquiétantes»
Dans l’équipe de campagne, le sondage à 15% était dans toute les têtes. «C’est une très bonne nouvelle pour tout le monde, pour tous ceux qui veulent avoir une vraie victoire de la gauche», a affirmé à la presse Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, estimant qu’"il n’y a aucune crainte à avoir».


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