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"Merci à Borrell et à Valls" (chronique)

Perspective communiste

Le manifeste des 41 sénateurs et sénatrices français.es n'aurait eu aucun écho en France sans l'aide précieuse du ministre des Affaires étrangères espagnol et du candidat à la mairie de Barcelone. Chronique de Germà Capdevila (journaliste et président de l'Association des publications périodiques en catalan) - traduction Nico Maury

Le procès des dirigeant.e.s indépendantistes continue de susciter des passions en faveur ou défaveur des accusé.e.s, à l' intérieur et à l'extérieur de nos frontières . Non seulement dans les médias, mais aussi dans les environnements politique et social. Le manifeste signé par 41 sénateurs et sénatrices français.es issues de toutes les tendances politiques, sauf l'extrême droite, est un bon exemple .

La déclaration des parlementaires français dénonce le procès de l’indépendance et demande l’intervention de l’Europe et de la France pour résoudre le conflit entre la Catalogne et l’Espagne. L’écho de ce manifeste aurait dut resté minime car publié sur un blog, sans toucher les grands médias français.

Deux personnes sont toutefois venues en aide à la cause indépendantiste, augmentant de manière exponentielle l'écho du manifeste des sénateurs et sénatrices dans les médias français.

Le premier, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, a exercé des pressions sur son homologue parisien jusqu'à ce qu'il reçoive un tweet dans lequel il déclarait l'amour éternel de l'Hexagone pour l'unité de l'Espagne et condamnait l'action des sénateurs et sénatrices à se plonger dans les affaires intérieures espagnoles.

Le second, le candidat à la mairie de Barcelone, Manuel Valls, qui a critiqué le manifeste des sénateurs et sénatrices français.es.

Le résultat a été immédiat: les médias français qui n'avaient même pas entendu parler de cette déclaration ont commencé à rendre compte avec force des réactions de la chancellerie et de l'ancien Premier ministre Valls, comme on peut le voir dans cet article du Nouvel Observateur , ou celui du Figaro. Dans d'autres États européens, comme la Belgique, le manifeste est devenu une nouvelle importante dans La Dernière Heure, par exemple.

Júlia Taurinyà, une journaliste nord-catalane, a résumé cela très explicitement: "La diplomatie espagnole et Manuel Valls n'échoue jamais. Avec leurs réactions épidermiques, ils ont réussi à transformer un manifeste publié sur un blog en un article mis en avant par de grands médias français."

Naciodigital


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