Perspective Com
Modernisation du marché du travail : précarité contre rentabilité

Nicolas Maury

Suite à quatre mois de « négociations » forcément trop rapides, les syndicats de salariés et patronaux se retrouvent – aujourd’hui et demain - avec le gouvernement pour finaliser des accords sur « l’assouplissement » du marché du travail

Dans le contexte actuel, force est de constater que le gouvernement risque de trancher dans le sens du marché, de la rentabilité, et donc de la précarité généralisée.

Que veut le MEDEF ?

- allongement de la période d’essai ; soit un CNE « bis », qui triplera la période la période d’essai actuelle et qui constitue en soi une belle revanche sur la fameuse période d’essai de deux ans.
- La rupture négociée : vaste masquarade qui situe la rupture entre le salarié et l’entreprise entre la démission et le licenciement. Le but de la manoeuvre étant de dessaisir les prud’hommes des cas de séparation entre salariés et entreprises en passant par le « directeur du travail départemental ».
- CDI à « objet précis » - soit un CDI (CDD ?) pour une période convenue supérieure à 18 mois avec obligation de réalisation d’objectifs définis préalablement : si la notion « de réalisation d’objectifs » semble en soi tout à fait subjective, les entreprises ne sont pas tenues de renouveler les contrats, y compris si les objectifs sont remplis. Ce qui est sûr, c’est que les indemnités de ruptures ne seraient soumises en rien aux prélèvement fiscaux et sociaux.

Aux dernières nouvelles, et faute d’accord entre organisations, le gouvernement seul serait amener à trancher la question. Dans le contexte actuel on peut s’attendre à ce que les concessions faites aux syndicats soient une pommade passée pour faire passer le gros des propositions du MEDEF.

Le fond de l’histoire reste d’amener toujours plus de garanties aux entreprises dans le développement ou la continuité de leur activité, au détriment du respect de l’activité du salarié (pérennité et salaire).

Au contraire, le Parti communiste français reste convaincu de la nécessité du CDI, et de la sécurisation des parcours professionnels pour les salariés. Le problème de la compétitivité des entreprises ne se résout pas dans la précarisation des salariés mais dans l’application d’une politique fiscale adaptée au comportement social des entreprises : les taxes doivent favoriser les entreprises qui développent l’emploi, la formation, la recherche, donc pénaliser toutes les entreprises qui ne répondent pas à ces missions. En amont les salariés par des droits d’interventions nouveaux dans la gestions des entreprises doivent pouvoir également répondre à ces impératifs.

Le Parti communiste français dénonce ces mesures comme autant de coups portés à la dignité et à l’utilité du travail salarié, comme autant de cadeaux faits aux plus riches pour la recherche de la rentabilité à cour terme.


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