Perspective Com
Montreuil sera la vitrine du mouvement ouvrier

Nicolas Maury

Le petit musée de l’Histoire vivante de Montreuil doit être transformé en un vaste espace d’exposition, de dimension nationale, consacré au mouvement ouvrier

Depuis deux siècles, le mouvement ouvrier occupe une place prépondérante dans l’histoire de France et il n’a pourtant aucun lieu de mémoire de dimension nationale. C’est pour combler ce vide que le petit musée de l’Histoire vivante de Montreuil, inauguré en 1939 par le Parti communiste français, projette de se transformer en un vaste espace d’exposition.

Photos, films, documents, lettres originales de Karl Marx, affiches, drapeaux… le futur musée, à vocation nationale, présentera des centaines d’objets, avec l’aide des fondations Louise-Michel, Jean-Jaurès ou Gabriel-Péri. Des particuliers aussi, des syndicats et des partis politiques se sont d’ores et déjà engagés à léguer une partie de leurs collections, inexploitées faute de lieu pour les exposer. Le site devrait également accueillir une salle multimédia ou encore un amphithéâtre.


« Ce musée ne devra pas être partisan mais scientifique », avertit Brigitte Dionnet, membre du conseil national du PCF. Un groupe de chercheurs et spécialistes du mouvement ouvrier a déjà été constitué pour définir les grandes lignes du projet qui pour l’heure fait l’unanimité. « C’est le fruit d’une véritable concertation. Syndicats, partis, fondations, collectivités territoriales, Etat, tout le monde a été sollicité et a approuvé l’idée », souligne Frédérick Genevée, président de l’Association pour l’histoire vivante de Montreuil. « C’est un projet culturel unique. C’était donc normal qu’on apporte notre soutien », confirme Thierry Mérel, qui gère les archives de la fondation Jean-Jaurès et qui a participé aux discussions.

Dans le cadre de son agrandissement, l’établissement va déménager et quitter le parc Montreau. « Le bâtiment actuel est trop petit pour un projet d’une telle envergure. Et nous voulons aussi que le futur site soit plus facile d’accès », explique Gilbert Schoon, directeur du musée. Trois lieux sont privilégiés : l’ancienne usine Dufour, le quartier des Murs-à-Pêches ou le centre-ville, dans le secteur où habitaient Benoît Frachon et Jacques Duclos, ex-dirigeants historiques du PC. Le budget en revanche n’est pas encore arrêté, mais tous les défenseurs du projet espèrent que le musée national du mouvement ouvrier verra le jour à l’horizon 2015.


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