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Municipales : La Seine-Saint-Denis rejette l’hégémonie du PS

Perspective communiste

Les municipalités à direction communiste résistent, au premier tour, aux offensives socialistes. Mais, du fait des jeux d’alliances, le second tour demeure incertain



Saint-Denis, La Courneuve, Saint-Ouen… Des noms de villes qui évoquent immanquablement la « banlieue rouge ». Mais aussi un territoire, la Seine-Saint-Denis, devenu depuis 2001 le terrain de chasse d’un nouveau prédateur, pour lequel la saison 2014 ne sera cependant sans doute pas fructueuse.

« Le Parrain », l’avait surnommé la maire sortante de Montreuil, Dominique Voynet. « Don Bartolone », a surenchéri la presse dans un cliché sur les origines siciliennes du président de l’Assemblée nationale. Mais, indéniablement, Claude Bartolone a bien constitué, dans le département de la Seine-Saint-Denis, ce que l’on appelait il y a quelques années une baronnie, et lors de ces élections municipales, l’objectif était bien de gagner de nouvelles terres, notamment sur les communistes. L’enjeu est, dans un premier temps, de faire basculer la puissante communauté d’agglomération Plaine-Commune, aujourd’hui dirigée par l’ex-maire PCF de Saint-Denis, Patrick Braouezec. Mais, surtout, Claude Bartolone se voit déjà président de la future métropole du Grand Paris, poste pour lequel il aura besoin de fidèles soutiens séquano-dyonisiens afin de se faire élire.

Cette année, quatre villes à direction communiste étaient ciblées : Saint-Ouen, Saint-Denis, Villetaneuse et Bagnolet, auxquelles il faut ajouter Montreuil, où la sortante EELV ne se représentait pas, mais où le PS voulait à tout prix empêcher la reconquête communiste. Mais, dans chacune de ces villes, le Front de gauche dépasse les « Barto boys » au premier tour. À Saint-Denis, Didier Paillard (PCF) arrive devant le député Mathieu Hanotin (40,2 % contre 34,3 %) ; à Saint-Ouen, c’est la droite qui arrive en tête du scrutin (34,9 %), mais la maire sortante communiste, Jacqueline Rouillon, devance le socialiste Karim Bouamrane (épaulé sur sa liste par le chef des députés socialistes, Bruno Le Roux), avec 31,6 % contre 27 % ; à Villetaneuse, où la droite est insignifiante, c’est la communiste sortante Carinne Juste qui arrive en tête de la gauche (à 34,8 %), suivie par le candidat du PRG (19,5 %), le divers gauche (17,9 %) et le socialiste (12,1 %) ; à Bagnolet, le candidat du Front de gauche, Laurent Jamet (21,3 %), arrive deux voix seulement devant le socialiste Di Marino (21,2 %), et l’écologiste Ferri (17,9 %). Enfin, à Montreuil, le candidat du PS, le député Razzy Hammadi est éliminé avec seulement 9,8 % et c’est l’ancien maire (ex-PCF), Jean-Pierre Brard, qui arrive en tête, suivi par le communiste Patrice Bessac, candidat au nom du Front de gauche, respectivement à 25,5 % et 18,8 %. Mais les seconds tours ne sont pas joués : tout dépendra des alliances passées et des reports de voix. Et parfois, les candidats PS devront aller chercher leurs réserves à droite (comme à Saint-Denis, où Mathieu Hanotin a reçu dès avant le premier tour la préférence du Front national.

Adrien Rouchaleou
http://www.humanite.fr/politique/la-seine-saint-denis-rejette-l-hegemonie-du-ps-561945


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