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Municipales au Brésil : Manuela d’Avila (PCdoB), espoir de la gauche à Porto Alegre

Perspective communiste

En tête des sondages dans la capitale de l’Etat du Rio Grande do Sul, la jeune communiste tente de polir son image.

[Article de Bruno Meyerfeld pour le journal Le Monde]

Tant pis pour le mercure qui monte et l’épidémie qui flambe : en ce brûlant après-midi d’octobre, en pleine crise sanitaire, Manuela d’Avila a la pêche. Joviale, la candidate de gauche à la mairie de Porto Alegre s’installe dans ses bureaux et retire son masque, dévoilant un large sourire. Avec cette étrange campagne menée essentiellement sur les réseaux sociaux (Covid-19 oblige), « On gagne beaucoup de temps ! C’est très pratique. On évite tous les événements inutiles ! » se réjouit-elle.

A 39 ans, la jeune femme a de quoi être enthousiaste : tous les sondages la donnent en tête, avec 27 % des voix au premier tour et victorieuse au second, loin devant ses adversaires de droite et du centre. Communiste, féministe, engagée sur les droits humains et les minorités, Manuela d’Avila incarne la jeunesse et les espoirs de gauche dans la capitale du Rio Grande do Sul, à rebours de Jair Bolsonaro et de l’extrême droite au pouvoir.

« Manu » (son surnom) est pourtant loin d’être une nouvelle venue en politique. Dans le monde communiste, ce serait même plutôt une apparatchik : déjà candidate (malheureuse) par deux fois à la mairie de Porto Alegre, Manuela d’Avila fut élue en 2004, à 23 ans, conseillère municipale (la plus jeune de l’histoire de la ville), puis successivement députée fédérale (2007-2015) et régionale (2015-2019). C’est elle, tout naturellement, que Fernando Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT) à la présidentielle de 2018, choisit comme colistière, au poste de vice-présidente.

« Rester qui je suis »

Le « couple » en campagne est jeune, séduisant, moderne, intello… mais échoue face à Jair Bolsonaro, qui l’emporte largement avec 55 % des voix. Durant la campagne, Manu gagne une aura nationale, mais devient une cible. L’extrême droite déverse sur la jeune féministe des torrents d’insultes misogynes en ligne. La candidate encaisse, droite dans ses bottes : « Ce que j’ai appris de plus important dans cette campagne, c’est de rester qui je suis », confie-t-elle.

« Mais ma principale caractéristique, c’est la discipline ! », Manuela d’Avila, candidate à la mairie de Porto Alegre

Pour se protéger et survivre, cette femme de culture, diplômée en journalisme, fille d’un ingénieur et d’une juge, cultive son jardin : elle voyage, lit, écrit des livres, passe du temps en famille, avec sa fille (5 ans) et son mari (musicien). « Mais ma principale caractéristique c’est la discipline ! » insiste-t-elle. En témoigne son adolescence : alors obèse, Manuela s’astreint à un régime de fer et perd 40 kg. « Je fumais aussi trois paquets par jour. Et j’ai réussi à arrêter du jour au lendemain », raconte-t-elle.

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