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Mur de la honte en France: institutionnalisation de la ségrégation

Nicolas Maury

Communiquer de presse du Mouvement des Jeunes Communistes de France 92 sur la construction du mur de Rueil-Malmaison


Alors que le developement urbain suivant les inégalités avait montré ses désastreuses conséquences dans l’embrasement des banlieues en 2005, la mairie de droite de Rueil-Malmaison construit actuelement un mur autour du quartier le plus défavorisé de la ville : la Fouilleuse. Ce mur de béton de quatre mètre de haut viserait selon la mairie à sécuriser, résidentialiser et créer des pistes cyclables (sic !).

Loin d’améliorer le sort des habitants du quartier, ce mur ne fera qu’institutionaliser la ségrégation qui existe déja entre riches et pauvres dans les quartiers riches et pauvres et dans les villes riches et pauvres. Ségrégation dont le département du président de la République est un si bon exemple car on y cotoie des villes populaires à la politique de logement particuliérement active comme la rouge Gennevilliers à celle qui brave la loi SRU avec arrogance tel que, sans surprise, la ville de Neuilly-sur-Seine.

Mur de la honte en France: institutionnalisation de la ségrégation
Il est à remarquer que réduire les logements sociaux est un des chevaux de bataille du maire de Rueil, Patrick Ollier, qui s’était échiné en décembre 2000 et mai 2006 à amender la SRU ainsi que le projet de loi portant l’engagement national pour le logement (ENL) contre le quota des 20% de logements sociaux.

Mais ce n’est pas le seul, ce personnage est aussi un vaillant pourfendeur du PACS et de l’IVG, ainsi en 2005 il avait refusé de marier Camille, transsexuelle et Monica, transgenre. Il fut aussi de ceux qui refusèrent de recconnaître le 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. La vision du monde de Partick Ollier doit ressembler à quelques chose d’aussi terrible qu’un champ plat de gazon coupé ras que seul quelques mauvaises herbes à enlever ou enfouir en viendraient déranger l’insupportable harmonie.

La décision de la majorité municipal de Rueil n’est en rien un phénomène isolé. C’est au contraire un pilier de la "politique de civilisation" de l’Occident contemporain qui construit des mures réels et virtuels entre lui et les populations dites difficiles : entre Israël et la Palestine, entre les Etats-Unis et le Mexique, ou même l’Union Européenne et l’Afrique par le biais de la "directive de la honte". Ces murs ne nous cacherons jamais la catastrophe planétaire qu’est le phénomène de mise en banlieue du peuple dans l’Occident tout comme la bidonvilliarisation du Tiers-Monde et les favelas d’Amérique du sud. Ces populations que l’ont vise à cacher, à oublier et à marquer du sceaux de la différence que l’idéologie libérale nous invitera avec une grande fausseté à tolérer à coups de chanteurs commerciaux et d’emissions spéciales sur les chaînes hertziennes riches en la matière le sont parce qu’elles sont les preuves vivantes de l’échec des politiques libérales d’Ollier, de Sarkozy, de Bush, de l’OMC et de l’Union Européenne.

Il est pourtant évident que ces populations, dans des lieus différents et de manières différentes, souffrent et luttent à la fois pour leurs reconnaissances ainsi que pour avoir accès à la richesse qu’ont leurs confisquent et que pourtant elles produisent.

Ce n’est que par la rencontre entre les luttes pour la reconnaissance de touts les hommes et de toutes les femmes et de la lutte pour la redistribution des richesses que nous pourrons faire progresser ce monde qui nous appartient à tous et surtout pas à la minorité qui le gouverne.

Pour le MJCF 92

Etienne Chosson
Coordinateur Départemental du Mouvement des Jeunes Communistes des Hauts-de-Seine


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