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N’admettons pas que M. Mamère s’exprime au nom des députés du PCF

Nicolas Maury

Il est inadmissible que les 19 députés élus grâce à l’action des communistes, au vote communiste au 1er tour des législatives acceptent de se laisser dicter leur loi par 4 élus Verts qui étaient candidats du PS

N’admettons pas que M. Mamère s’exprime au nom des députés du PCF
Mardi 8 avril a eu lieu à l’Assemblée Nationale le débat sur la motion de censure déposée par le groupe socialiste contre l’envoi de renforts en Afghanistan et l’alignement derrière les Etats-Unis dans l’OTAN. S’il y a tout lieu de mettre en doute la sincérité de la démarche du PS, si peu cohérente avec ses options lorsqu’il était au gouvernement ou avec son approbation du Traité de l’UE derrière Sarkozy, les députés communistes ont logiquement voté la censure. A côté des ambiguïtés du discours de François Hollande, les communistes ne devaient pas manquer d’arguments clairs pour condamner les choix du gouvernement.

On ne les a pas entendus mardi.

En effet, l’orateur désigné pour parler au nom du groupe de la « gauche démocrate républicaine » GDR où se retrouvent les 19 députés communistes ou apparentés (sur 24 membres) s’est trouvé être Noël Mamère. C’est tellement peu croyable que l’Huma du mercredi 9 n’en dit mot.

Faut-il rappeler que M. Mamère fait partie de ceux qui se firent les chauds propagandistes de la guerre de l’OTAN en ex-Yougoslavie, de ceux qui ont mené une campagne ardente pour le Oui à la « constitution » de l’UE intégrée et surmilitarisée derrière l’OTAN, des députés de la honte qui ont bafoué en février dernier l’expression du peuple en laissant ratifier le nouveau traité de l’UE ? Il est inadmissible que ce personnage ait pu parler au nom des députés communistes, qui plus est sur un sujet si important. Mardi, il ne s’est pas gêné non plus pour faire l’apologie des perturbateurs du passage de la flamme olympique…

M. Mamère est le champion de l’opportunisme en politique qui l’a fait naviguer des rives du PS à celle du centre droit puis se découvrir écologiste et même prendre parfois des accents gauchisants. Sa carrière de journaliste et de politicien connaît cependant une constante : l’anticommunisme. Il ne le cache pas. Il vient d’être réélu maire de Bègles contre le PCF après avoir pris la municipalité grâce à une alliance anti-communiste un peu comme Voynet vient de s’emparer de la mairie de Montreuil. Il y aurait de quoi remplir un dictionnaire des citations anti-PCF de M.Mamère.

Cet événement montre qu’il est temps que soit clarifiée la situation du groupe GDR. Il a été présenté aux communistes en juin 2007 comme un groupe « technique ». L’association administrative avec les 4 députés verts et 2 députés des DOM aurait été la seule possibilité pour que les députés communistes se retrouvent dans un groupe (le seuil est de 20 membres). Les conditions de l’accord qui laisse la part belle aux « partenaires », par exemple 3,5 ans de présidence sur 5 ans de législature, et la déclaration de constitution du groupe ont déjà soulevé des inquiétudes devant une nouvelle tentative d’effacement du PCF.

Il est aujourd’hui inadmissible que les 19 députés élus grâce à l’action des communistes, au vote communiste au 1er tour des législatives acceptent de se laisser dicter leur loi par 4 élus verts qui étaient candidats du PS dès le 1er tour. Il s’agit d’une question de respect des communistes, des électeurs communistes, de la démocratie.

Cette question concerne tout notre parti.


Commentaires (1)
1. revizor le 19/04/2008 23:20
Tout à fait d'accord avec toi .J'ai assisté en direct au débat à l'assemblée nationale et j'ai été outré que les députés communistes ne soient pas intervenus en tant que tels
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