Perspective Com
Ne pas livrer GDF à la rapacité des actionnaires

Nicolas Maury

« L’État ne descendra pas en dessous de 70 % du capital. (…) Il n’y aura pas de minorité de blocage, donc pas de privatisation. », ce jour là Sarkozy mentait

Voici les propos définitifs de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Économie et des Finances qui commentait ainsi, sur France 2 le 27 mai 2004, la loi réformant le statut d’EDF-GDF au soir d’une journée d’action des syndicats de l’énergie. 80 000 salariés avaient manifesté à Paris. Rappelons qu’il était initialement prévu que l’État ne conserve que 50 % des deux entreprises publiques. Quelques jours plus tôt, le 19 mai 2004, présentant le projet de loi devant l’Assemblée nationale, le ministre avait précisé : « Compte tenu de l’importance de ces deux entreprises pour la mise en oeuvre de la politique énergétique de la France, Gaz de France et Électricité de France, de surcroît en raison de la forte composante nucléaire de son parc de production, ne seront pas privatisés. Elles resteront des entreprises publiques majoritairement détenues par l’État, qui continuera à définir, en liaison avec les entreprises, leurs orientations stratégiques. »



Le même Nicolas Sarkozy soutient aujourd’hui la fusion Suez-GDF qui privatise GDF et réduit la part de l’État à 34 %...


Suite à l'annonce de la fusion Suez-GDF, nous appellons vivement à une large mobilisation contre ce projet qui fait du Gaz une vulgaire marchandise. Le service public de l'énergie se verra désormais directement concurrencé par un "mastodonte privé" aux mains des actionnaires de Suez, ce qui induit de gros risques sur la qualité du service et sur les prix.


D'ores et déjà, GDF vient de lancer une campagne de publicité proposant des offres groupées gaz + électricité. Attention à l'arnaque ! Les prix proposés dans le cadre des ces offres groupées seront les prix du marché et sont amenés à grimper en flèche. Il faut rester aux tarifs régulés d'EDF pour éviter de voir vos factures exploser.


Dans cette affaire, l''Etat sacrifie donc un secteur indispensable au bien être de la population en le livrant à la rapacité des actionnaires. Un moyen comme un autre de renflouer les caisses publiques après les 14 milliards d’euros d’allégement de l’impôt sur les fortunes, de suppression des impôts sur les successions et de cadeaux divers... Décidément, avec Nicolas Sarkozy, c'est : "Les cadeaux aux patrons, aux salariés l'addition !"



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