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Népal: Vers un gouvernement communiste

Perspective communiste

Le Premier ministre du Népal, Girija Prasad Koirala, a démissionné jeudi, ouvrant la voie à la formation du premier gouvernement républicain communiste de l'histoire du pays, un mois après l'abolition de la monarchie

Les premier pas de la République du Népal consacrent un spectaculaire processus de deux ans au cours duquel les Népalais ont mis fin à la guerre civile, porté au pouvoir l'ex-rébellion maoïste et enterré 240 années de royauté hindouiste en chassant le "dieu-roi" déchu Gyanendra de son palais.

Première force politique du Népal, le Parti Communiste du Népal-Marxiste avait trouvé un compromis mercredi avec le parti du Congrès Népalais de M. Koirala pour désigner les futurs Premier ministre et président de la République à la majorité simple de l'assemblée. Dans cette chambre qui avait aboli le 28 mai l'unique monarchie hindouiste du monde et proclamé la République, le chef maoïste Prachanda, dit "le redoutable", son adjoint Baburam Bhattaraï et des centaines de parlementaires ont frappé sur leurs pupitres en signe d'approbation.

"Nous sommes contents qu'il ait finalement démissionné. Nous l'exigions afin de pouvoir trouver un consensus politique", s'est félicité auprès de l'AFP le porte-parole communiste Krishna Bahadur Mahara. Sa "démission est un pas vers la formation d'une gouvernement sous notre direction", a assuré le porte-parole des maoïstes.

Sûrs de former et de conduire ce tout premier gouvernement républicain de l'histoire du Népal --avec Prachanda comme probable Premier ministre--, les anciens guérilleros ne pourront cependant pas s'appuyer sur le parti du Congrès qui a décidé a priori de rester dans l'opposition.

"Maintenant, nous devons nous concentrer sur la rédaction d'une nouvelle Constitution en laissant de côté nos différences politiques sans importance et en mettant fin à toute équivoque", a plaidé le ministre chargé de la Paix, Ram Chandra Poudel.

Le scénario politique au Népal, dont les chapitres s'enchainent sans regain de violences, a démarré en avril 2006 : les partis s'étaient alors alliés aux maoïstes dans des manifestations démocratiques, forçant le roi à renoncer au pouvoir absolu qu'il s'était arrogé en février 2005.

Le 21 novembre 2006, toutes ces forces avaient scellé un accord de paix historique après plus de dix ans de guerre civile, au prix de 13.000 morts et d'une économie ruinée dans ce pays pauvre de l'Himalaya enclavé entre l'Inde et la Chine.


Commentaires (3)
1. Tourtaux Jacques le 27/06/2008 07:19
C'est-y pas beau ça !
Y a plus qu'à en faire autant en France, à condition d'éjecter les dirigeants actuels. C'est l'affaire des camarades encartés, je dis ça comme ça, histoire de... mais je n'en pense pas moins.
Jacques Tourtaux
2. Pedrito le 28/06/2008 23:00
Je n'ai pas lu cette info historique sur l'HUMA, ni aujourd'hui, ni hier ! Peut-être ai-je mal ou trop vite lu ? D'où est venue cette nouvelle ?

Pedrito Communista
3. Nicolas le 29/06/2008 10:57
Si l'AFP sa fait un communiqué, les échos les ont repris etc.
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