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Ni pardon, ni oubli : 25e anniversaire de l’assassinat de Malik Oussekine

Perspective communiste

En 1986, la droite, de retour au pouvoir après 5 ans d’absence, est bien déterminée à libéraliser le système d’Enseignement Supérieur

Autonomie des Universités pour les diplômes et les frais d’inscription, sélection à l’entrée, universités à deux vitesses, très rapidement, les étudiants se mettent en mouvement contre une réforme dont nous connaissons bien les conséquences aujourd’hui.

Cette mobilisation étudiante dut faire face à une répression policière d’une violence inouïe. Sous le Ministère de Charles Pasqua, les voltigeurs, équipes de deux policiers à moto, l’un conduisant, l’autre armé d’une matraque, sont chargés d’isoler une partie des manifestants et de les passer à tabac. A chaque manifestation ses dizaines d’étudiants blessés, pourchassés par les voltigeurs qui ont pour ordre de "nettoyer" les rues.

Le 6 décembre 1986, après une manifestation, des étudiants occupaient la Sorbonne. L’université est évacuée dans le calme, mais quelques étudiants tentent d’élever une barricade à l’angle de la rue Monsieur-le-Prince et de la rue de Vaugirard dans le 6e arrondissement de Paris. Immédiatement, une équipe de voltigeurs motocyclistes est envoyée sur place. En arrivant dans le Quartier latin,ils prennent en chasse les jeunes présumés « casseurs » qu’ils croisent.

Minuit. Malik Oussekine, sortait de son club de jazz. Il est minuit. Des voltigeurs le remarquent et se lancent à sa poursuite. Malik Oussekine court, il croise un homme qui rentre chez lui et qui laisse l’étudiant entrer dans le hall de son immeuble. Les policiers qui l’ont suivi entrent à leur tour. Malik Oussekine perdra la vie à l’hôpital où il est transporté, suite aux nombreux coups reçus, dans le ventre et dans le dos. Deux jours plus tard, des suites de la mobilisation contre cette répression, le projet de loi est retiré, la brigade des voltigeurs dissoute, et le Ministre Devaquet contraint à la démission. Ce mouvement étudiant d’une force comparable à celui de mai 68 aura aussi fait face à la naissance de groupuscules d’extrême-droite, dont le Groupe Union Défense (GUD) qui se fera connaître par ses actions (passages à tabacs, lancers de coktails Molotov...) visant à terroriser les étudiants mobilisés.

En ce triste jour du 25e anniversaire de Malik Oussekine, ni pardon ni oubli ! Pas de pardon pour les gouvernants d’alors qui ont soutenu jusqu’au bout l’action des voltigeurs. Pas d’oubli de cette réforme que la classe dirigeante avait échoué à mettre en place, mais dont nous subissons au quotidien les effets dans l’Université de la LRU. Les étudiants communistes commémorent la mort de cet étudiant pour affirmer leur détermination à lutter pour une Université au service de notre émancipation et de nos besoins sociaux.


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