Non-événement : Hollande rechute dans les sondages de popularité
Perspective communiste
Dans le sondage Ifop pour le JDD, le président de la République perd en juin 3 des 4 points qu'il avait gagnés en mai. La gauche et les fonctionnaires sont les plus mécontents
La petite embellie qu'avait connue le mois dernier le président de la République n'aura pas tenu longtemps. Le nouveau Baromètre Ifop-JDD enregistre sa retombée (-3 points de satisfaits) presque au niveau record d'avril. Le Premier ministre recule lui aussi (-2). Le plus inquiétant peut-être pour l'exécutif, c'est que l'inquiétude sociale qui provoque cette rechute vient avant même les mesures d'austérité qui suivront. Avant surtout l'explosive réforme des retraites à laquelle la gauche s'attelle pour la première fois.
Avec 26% seulement de satisfaits et 73% de mécontents (+2), François Hollande reperd donc 3 des 4 points gagnés en avril, et son taux de mécontentement est à un point seulement du record absolu de la Ve République. Sa baisse est particulièrement forte chez les plus jeunes : -14 chez les 18-24 ans, – 8 chez les ouvriers. À gauche, l'addition est lourde : -21 points chez les sympathisants d'Europe-Écologie-Les Verts, -10 chez ceux du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon et -8 au PS. Il est trop bas à droite pour pouvoir encore baisser : 94% de mécontents à l'UMP, 89% au FN et 86% à l'UDI. Avec 31% de satisfaits (-2) et 64% de mécontents (-2 aussi), Jean-Marc Ayrault enregistre son deuxième plus mauvais score depuis son arrivée à Matignon.
À l'origine de cette retombée, à en croire le discours des personnes interrogées par l'Ifop, d'abord une absence de perspectives : "On ne voit pas…" ; "Je ne vois pas d'éclaircie." Très clairement, ces nouveaux insatisfaits sont en attente d'une boussole, d'une direction, d'une pédagogie. Deuxième échec de communication : la différence entre sa politique sociale et celle de son prédécesseur. Le thème de la réforme "juste" ne passe pas pour l'instant ; nul ne l'évoque. D'où les variations sur la politique de droite de François Hollande : "Le mois dernier, j'espérais encore un virage à gauche mais la barre est à droite", explique un des Français questionnés par l'Ifop.
Il y a un manque de marqueurs de gauche : "Disons qu'on ne voit pas où est la politique de gauche", s'inquiète un autre sondé. Curieusement, ce pessimisme social, ce sentiment obscur qu'on ne voit pas les mesures d'amélioration, incite certaines personnes interrogées par l'Ifop à revenir spontanément sur le mariage homosexuel, cité comme une réforme sinon inutile en tout cas secondaire par rapport aux réformes sociales qu'on ne voit pas venir et qu'il a peut-être retardées. C'est dire à quel point l'exécutif va entrer dans la période plus apaisée des vacances dans une situation particulièrement difficile.
Jean-Luc Parodi, directeur de recherche au Cevipof, consultant Ifop
Avec 26% seulement de satisfaits et 73% de mécontents (+2), François Hollande reperd donc 3 des 4 points gagnés en avril, et son taux de mécontentement est à un point seulement du record absolu de la Ve République. Sa baisse est particulièrement forte chez les plus jeunes : -14 chez les 18-24 ans, – 8 chez les ouvriers. À gauche, l'addition est lourde : -21 points chez les sympathisants d'Europe-Écologie-Les Verts, -10 chez ceux du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon et -8 au PS. Il est trop bas à droite pour pouvoir encore baisser : 94% de mécontents à l'UMP, 89% au FN et 86% à l'UDI. Avec 31% de satisfaits (-2) et 64% de mécontents (-2 aussi), Jean-Marc Ayrault enregistre son deuxième plus mauvais score depuis son arrivée à Matignon.
À l'origine de cette retombée, à en croire le discours des personnes interrogées par l'Ifop, d'abord une absence de perspectives : "On ne voit pas…" ; "Je ne vois pas d'éclaircie." Très clairement, ces nouveaux insatisfaits sont en attente d'une boussole, d'une direction, d'une pédagogie. Deuxième échec de communication : la différence entre sa politique sociale et celle de son prédécesseur. Le thème de la réforme "juste" ne passe pas pour l'instant ; nul ne l'évoque. D'où les variations sur la politique de droite de François Hollande : "Le mois dernier, j'espérais encore un virage à gauche mais la barre est à droite", explique un des Français questionnés par l'Ifop.
Il y a un manque de marqueurs de gauche : "Disons qu'on ne voit pas où est la politique de gauche", s'inquiète un autre sondé. Curieusement, ce pessimisme social, ce sentiment obscur qu'on ne voit pas les mesures d'amélioration, incite certaines personnes interrogées par l'Ifop à revenir spontanément sur le mariage homosexuel, cité comme une réforme sinon inutile en tout cas secondaire par rapport aux réformes sociales qu'on ne voit pas venir et qu'il a peut-être retardées. C'est dire à quel point l'exécutif va entrer dans la période plus apaisée des vacances dans une situation particulièrement difficile.
Jean-Luc Parodi, directeur de recherche au Cevipof, consultant Ifop
