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Nord : Grand chelem du PCF à Valenciennes

Nicolas Maury

« Méfiez-vous, les communistes sont des animaux constitués pour traverser de longs hivers ! » ... Un député communiste (Alain Bocquet en l'occurrence) qui cite un journaliste des Échos

Dans le Nord, les socialistes détenaient seuls, la majorité absolue au conseil (44 élus pour 79 postes). Cela n'est plus le cas : les six sièges qui ont basculé sont tous perdus par le PS. Le PCF en gagne deux et la majorité présidentielle quatre. La gauche dominera toutefois l'assemblée, aidée par les 14 élus du PCF. Des communistes auréolés d'un grand chelem à Valenciennes : ils y détiennent désormais cinq cantons sur cinq, ni le PS ni les amis de Jean-Louis Borloo n'ayant résisté.

Le PS a lâché des cantons à Bergues, Cambrai, Cassel (défaite du maire PS) et Lannoy au profit de la droite, et à Valenciennes-Nord et Douai-Sud au bénéfice du PCF.

Nord : Grand chelem du PCF à Valenciennes
Dimanche dernier à Arleux, Charles Beauchamp a montré la voie en reprenant son fauteuil dès le premier tour. Hier soir, les élus communistes ont conquis deux cantons. Portant leur nombre de sièges de 12 à 14. Les communistes du Pas-de-Calais conservent leurs 11 sièges.

Le plus spectaculaire, c'est sans doute Jean-Claude Dulieu dans le canton de Valenciennes-Nord qui s'impose avec environ 56 % des suffrages. Larme à l'oeil, il embrasse Alain Bocquet venu le féliciter, murmure « C'est incroyable, c'est incroyable », la voix cassée. Et puis commente : « C'est un canton historiquement à droite. » Michelle Demessine, sénatrice, est de la fête : « Le Parti communiste n'est pas mort. C'est un parti proche des gens. En plus, on a bénéficié d'un effet Front de gauche.

» À Lewarde dans le canton de Douai-Sud, Alain Bruneel a passé une soirée plus tranquille. En tête face à un socialiste à l'issue du premier tour, il était le seul candidat au second. « Il ne me faut qu'une seule voix pour être élu et j'ai voté pour moi », sourit-il en fin d'après-midi. Canton repris aux socialistes après une défaite en 2004.

Au total, deux sièges de plus pour le PCF donc. Deux sièges qui vont peser lourd dans les négociations qui ont déjà débuté avec les socialistes. « On va déjà se battre pour qu'il n'y ait pas de hausse de la fiscalité, avance Fabien Roussel, secrétaire départemental du Nord. Et puis, on ne peut plus accepter de vivre avec trois points de chômage au-dessus de la moyenne nationale. » Côté politique politicienne, Charles Beauchamp avance ses pions : « On va demander au moins une vice-présidence en plus et des présidences de commissions. » Hier, les communistes ont repris du poil de la bête.


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