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Nouvelle flambée du prix du gaz

Nicolas Maury

Le gouvernement s’apprête à donner un coup de canif supplémentaire au pouvoir d’achat des Français: GDF sera probablement autorisé par le gouvernement à augmenter ses tarifs

Nouvelle flambée du prix du gaz
Le gouvernement s’apprête à donner un coup de canif supplémentaire au pouvoir d’achat des Français. Interrogé sur les révélations des Échos selon lesquelles la direction de Gaz de France devrait demander dans les heures qui viennent une augmentation des tarifs réglementés tant pour les particuliers que pour les entreprises, le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a jugé « probable qu’il y ait une hausse parce que l’explosion du prix du gaz conduit GDF à ne pas rentrer dans une situation où l’entreprise ne serait plus à l’équilibre ».

Pour justifier une hausse qui devrait se situer entre 5 et 6 % pour les particuliers et 10 % pour les professionnels, GDF met en avant le surenchérissement de ses coûts d’approvisionnement généré par l’évolution des prix du pétrole qui représenterait un manque à gagner de 950 millions d’euros selon les Échos. « Simpliste ! », rétorque la CGT-énergie qui fait valoir que « seule la variation des coûts réels d’approvisionnement à long terme doit être répercutée à la hausse comme à la baisse » et que « les coûts d’importations de Gaz de France ont baissé de 10 % entre 2006 et 2007 (sur les neufs premiers mois de l’année) ». Pour le syndicat majoritaire chez les gaziers, l’augmentation souhaitée tient plus à « l’impact sur le cours du titre d’un maintien des tarifs actuels ».

En d’autres termes, le gouvernement craint une dévalorisation de l’action Gaz de France car celle-ci pourrait conduire soit à une remise en cause de la fusion avec Suez soit ouvrir la porte à de nouvelles exigences des actionnaires du groupe présidé par Gérard Mestrallet. En tout cas, une chose est sûre : GDF est une entreprise en très bonne santé financière. Comme le rappelle la CGT « ses résultats sont en forte croissance. Ils sont passés de 1,15 milliard d’euros en 2004, à 1,75 milliard en 2005 et à 2,6 milliards en 2006 ». Les bénéfices versés aux actionnaires vont également croissant, passant de 420 millions d’euros en 2004 à 1,1 milliard en 2006. La CGT qui rappelle que GDF a annoncé, le 15 octobre dernier, dans un communiqué commun avec Suez, leur augmentation de 50 % sur trois ans, soutient que la hausse des tarifs est « le seul moyen de tenir les promesses faites aux actionnaires ».

Le porte-parole des députés communistes, Alain Bocquet, a écrit au premier ministre, François Fillon, afin de « plaider en faveur du refus de toute hausse de tarif du gaz au 1er janvier 2008 ». Le parlementaire du Nord fait valoir qu’un « relèvement des tarifs de distribution du gaz aux particuliers, en renforçant leurs difficultés, ne constituerait en effet qu’un témoignage supplémentaire de l’indifférence marquée des pouvoirs publics à leurs attentes » et témoignerait de « la volonté de rassurer les milieux boursiers à l’heure où se précisent les rumeurs d’une accélération de la fusion de Gaz de France et de Suez ».


Commentaires (2)
1. PHILIPPE Joël le 10/12/2007 08:20
Nicolas,
En juin ce gouvernement avait annoncé qu’il n’y aurait pas d’augmentation du prix du gaz. La dernière augmentation qui date de mai 2006 était de 5,8%. La fusion des entreprises Suez- Gaz de France voulue par ce gouvernement, voit arriver les gros actionnaires qui n’ont que faire des citoyens. Ils veulent qu’une chose se remplirent le compte en banque, c’est ça la France de Sarkozy, il y a les riches, les riches et encore les riches, les autres ils existent que pendant les campagnes électorales.
Cordialement Joël
2. Nicolas le 10/12/2007 17:16
Exact, de plus il faut se souvenir que le gouvernement avait justifié la hausse des prix pour éviter celle de janvier... les belles paroles de sarkozy
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