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Nouvelle trahison du PS : les députés PS s'abtiendront sur le Mécanisme européen de stabilité financière (MES)

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L'abstention : c'est la position que devraient vraisemblablement adopter les députés PS, mardi 21 février à l'Assemblée nationale, où sera présenté le texte sur le Mécanisme européen de stabilité financière (MES)

Plusieurs responsables du PS, initialement, penchaient pour le oui. "Tout le monde est pour un fond de secours qui puisse venir en aide au pays en difficulté, et nous avons d'ailleurs voté les différents plans d'aide à la Grèce" (sic), rappelle le député européen Harlem Désir. "Sur le principe du MES, pas de réticence", indique Pierre Moscovici, directeur de campagne de M. Hollande.

En pratique, le dossier se révèle pourtant plus embarrassant : une disposition juridique relie le MES au traité de discipline budgétaire, voulu par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, qui doit être signé début mars et qui obligera les pays signataires à respecter une "règle d'or" sur l'équilibre des comptes publics. Il s'agit de l'article 5 du texte sur le MES, qui conditionne le fait de pouvoir bénéficier de celui-ci à la ratification du traité sur la solidarité et coordination gouvernementale.

Jean-Luc Mélenchon, qui pour sa part souhaite un référendum sur le traité, a tiré le premier, mettant la pression sur les députés PS. Ceux du Front de gauche (PCF et Parti de gauche), qui ont finalement obtenu un vote solennel nominal par scrutin public à l'issue des débats, voteront contre. Avant le vote, le candidat à la présidentielle tiendra une conférence de presse, et un rassemblement est prévu devant le palais Bourbon. "Que la droite vote pour, on le comprend, c'est M. Sarkozy qui l'a négocié. Mais nos concurrents, comme nos adversaires, devront eux aussi être clairs", a lancé M. Mélenchon, mardi 14 février.

Le candidat du Front de gauche ne s'est pas privé d'en appeler à ceux de ses anciens camarades socialistes qui avaient voté contre le Traité constitutionnel européen en 2005, citant "Laurent Fabius, Henri Emmanuelli, Alain Vidalies" : "Les 115 qui ont voté avec moi au Congrès de Versailles contre le Traité de Lisbonne ont-ils changé d'avis ou bien vont-ils de nouveau voter contre à l'occasion de cette réunion du 21 février ?"

GUE/NGL : Démocratie et solidarité toutes deux sacrifiées sur l'autel de la finance

«L'adoption du pacte budgétaire, qui accentue encore plus les restrictions et l'austérité, est une manœuvre vivement critiquée, et ce, même par le FMI!», a constaté le président du groupe GUE/NGL Lothar Bisky devant le Parlement européen cet après-midi lors du débat sur le pacte budgétaire adopté lundi à Bruxelles.

«Seule l'adoption de mesures radicales permettrait d'empêcher les activités spéculatives des marchés et de mettre un coup d'arrêt décisif à la crise. Au lieu de ça, les États vont être sanctionnés par la Commission et la Cour des comptes européenne s'ils ne respectent pas la nouvelle législation financière. Cette procédure absurde et antidémocratique sonne le glas de l'instrument juridique le plus important des États: leur souveraineté fiscale» a-t-il déclaré.

«Il est tout à fait inacceptable que la solidarité et le programme d'assistance aux États en difficulté ne soit accordées qu'à condition de souscrire à des contraintes budgétaires si strictes - c'est ainsi que le principe européen le plus important se voit sacrifié sur l'autel des marchés financiers».

«La gauche prône un renversement de cette politique désastreuse. Nous avons besoin d'un pacte pour une croissance et de l'emploi durables, des programmes pour l'investissement publics, l'environnement et l'éducation. Mais surtout, la voix démocratique du Parlement européen et des citoyens doit se faire entendre lorsque ce pacte leur sera présenté par voie référendaire et de consultations populaires».

L'eurodéputé danois Søren Søndergaard a souligné le ridicule des dispositions sur lesquelles le Conseil s'est entendu cette semaine.

«C'est à peine croyable! Si les pays rencontrent des difficultés financières, il suffit de leur coller des amendes! Et voilà, problème résolu. Pourquoi personne n'avait pensé à ça avant? C'est si simple et efficace! Et pourquoi ne pas utiliser cette méthode pour résoudre tous les problèmes? Si un pays a un taux de chômage trop élevé, collez-lui une amende! Trop de pauvres? Combattons la pauvreté en leur collant des amendes!»

«Ils ne sont pas encore allés aussi loin. Des millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, mais c'est semble-t-il acceptable. Cependant, si un pays décide de mettre en place un programme d'investissement public d'envergure à l'avenir, par exemple en accordant des prêts pour la création d'emplois verts dans l'énergie solaire, éolienne ou houlomotrice, il s'exposera à des sanctions européennes. Cette façon bornée de mettre en place la politique économique nous permet d'appréhender la raison pour laquelle le Conseil européen de lundi a été accueilli par une grève générale des travailleurs belges. De tels mouvements de protestation vont continuer et s'intensifier si la politique adoptée par le sommet va perdurer».


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