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PCR : « La politique domienne doit changer de braquet »

Nicolas Maury

En réponse à la volonté présidentielle de créer un conseil ministériel pour l’outre-mer, le Parti communiste réunionnais se positionne en faveur d’un projet réunionnais pour répondre à la crise. Hier, le parti a dévoilé ses propositions

Face à la crise qui secoue la sphère domienne depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d’un conseil ministériel pour l’outre-mer, une initiative saluée par le Parti communiste réunionnais qui estime qu’il est plus que jamais temps de « rénover la politique d’Etat dans l’outre-mer ».

« Les événements qui se déroulent aux Antilles ne révèlent pas seulement un malaise comme l’a dit le président mais une grave crise dans les départements d’outre-mer », estime Elie Hoarau, secrétaire général du PCR pour qui « la crise financière aggrave considérablement une situation que la politique du gouvernement n’est pas de nature à redresser : aujourd’hui on ne peut plus se contenter des recettes du passé, il faut changer de braquet ». Pour le PCR, « c’est aux domiens et notamment aux Réunionnais de faire leurs propres propositions et les partis politiques au même titre que l’État doivent prendre leur place dans le débat ».

Les cadres du parti se sont justement réunis hier pour présenter leurs propositions en ces temps de crise et de contestation sociale. Des propositions qui sont largement issues du nouveau programme que le PCR validera lors de son prochain congrès.

Dans un premier temps, le PCR propose la mise en place de mesures immédiates pour « protéger les plus démunis ». Il prévoit notamment la constitution d’une liste de produits d’utilisation courante « sans oublier le gaz » et d’aboutir à une baisse durable et générale. Dénonçant l’importation massive de produits depuis la métropole, le PCR s’insurge. « Le moment est venu de rompre avec ça et développer le commerce avec les pays voisins », indique Elie Hoarau. Le PCR propose par ailleurs d’autres mesures immédiates comme le blocage des loyers, la gratuité des transports, des effets scolaires et de la cantine pour les détenteurs des minimats sociaux.

Sur la question de l’emploi, le PCR évoque la mise en place du RSA, « une occasion de rompre avec la pratique des emplois aidés et précaires, les emplois magouilles », selon Elie Hoarau, paraphrasant le préfet. Il rappelle le projet de création de deux grands services d’intérêt public, l’un des principaux chevaux de bataille du PCR. Entre le secteur de l’environnement et notamment le tri des déchets et celui de l’aide à la personne, le parti estime à « plusieurs dizaines de milliers » les emplois qui pourraient être créés. Sur le long terme, le PCR met l’accent sur le développement durable, rappelant les efforts de la Région en matière de développement des énergies renouvelables et en particulier l’énergie solaire.

Les grands chantiers sont également au centre des propositions du Parti communiste réunionnais, parmi lesquels le futur tram-train, l’assainissement des communes ou encore le logement social pour lequel le PCR souhaite une programmation pluriannuelle. Enfin, à propos de la place de la Réunion au sein de la Commission de l’océan Indien, le PCR milite pour une meilleure prise en compte des spécificités locales par l’Union européenne afin de « mieux faire reconnaître par l’Europe le rôle de frontière active des régions ultras périphériques »


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