«Panama papers» : des révélations sur le FN
Perspective communiste
« Un système offshore sophistiqué » aurait été mis en place par des proches de Marine Le Pen, affirme ce mardi « Le Monde » en s’appuyant sur les documents des « Panama papers »
« Un système offshore sophistiqué a été mis en place entre Hong Kong, Singapour, les îles Vierges britanniques et le Panama » par des proches de Marine Le Pen, affirme ce mardi matin « Le Monde » en s’appuyant sur les documents des « Panama papers ». Selon le quotidien, ce système, « organisé par le premier cercle de fidèles de la présidente du Front national », « a été utilisé pour sortir de l’argent de France, au moyen de sociétés-écrans et de fausses factures avec la volonté d’échapper aux services antiblanchiment français ».
Au centre de ce dossier : Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen et patron de la société Riwal, prestataire du FN, mis en examen, de même que cinq autres personnes physiques et trois personnes morales, dans l’enquête sur le financement des campagnes électorales du Front national de 2012 . Lundi, alors que le directeur du « Monde » avait indiqué que des révélations à venir dans cette affaire allaient concerner « un grand parti politique français », Frédéric Chatillon avait pris les devants sur d’éventuelles révélations, s’expliquant sur des investissements en Asie.
Faire sortir 316. 000 euros de France
Florian Philippot, le vice-président du FN, avait, lui, affirmé sur i-Télé que le parti français évoqué « ne pouvait pas être le FN », qui est un « parti assez pauvre » et qui « évidemment n’a pas de compte offshore ou Panama ou je ne sais quoi ». Dans un communiqué, le FN avait expliqué qu’il « ne tolèrera pas que soit portée atteinte à l’honneur et à la réputation de ses dirigeants, de ses adhérents et de ses électeurs, et n’hésitera pas en conséquence à engager des poursuites judiciaires contre tous ceux qui se compromettraient dans la diffamation la plus grave ».
« Le Monde », s’appuyant sur des documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, met notamment en avant le rôle de Frédéric Chatillon mais aussi de l’expert-comptable Nicolas Crochet. Selon le quotidien, « en 2012, juste après l’élection présidentielle », les deux hommes se seraient organisés « pour faire sortir 316. 000 euros de Riwal et du territoire français ». S’en suivrait un montage complexe, passant notamment par l’acquisition d’une société-écran baptisée Time Dragon et basée à Hongkong, dont la maison mère est domiciliée aux îles Vierges britanniques via la firme panaméenne Mossack Fonseca.
Le système passerait également par une société hongkongaise appartenant au frère de Nicolas Crochet, Ever Harvest Garments, une « fausse facture censée régler la réalisation des sites Internet du Rassemblement Bleu Marine pour les législatives », et divers transferts de fonds.
L’ancien majordome de Jean-Marie Le Pen visé
« Le Monde » s’est aussi intéressé à Gérald Gérin, ancien majordome de Jean-Marie Le Pen, qui a reconnu être l’ayant droit depuis 2008 du trust Balerton Marketing, une entité créée en 2000 et qui apparaît sur les fichiers du cabinet Mossack Fonseca. Il en est devenu l’ayant-droit après la mort du frère de Jany Le Pen, Georges Paschos, premier bénéficiaire de cette société-écran.
« Les registres de la firme livrent des documents-clefs : l’acte de naissance de Balerton (le 15 novembre 2000, sur l’île de Tortola, sous le numéro d’immatriculation 416881), le nom de son représentant légal (l’avocat suisse Marc Bonnant) et la mention d’un compte en banque à Guernesey », indique le quotidien. « Le magot de Balerton se divise en billets (97.000 euros), en titres (pour l’équivalent de 854. 000 euros), en lingots (26) et autres pièces d’or », ajoute Le Monde.
« Si le mystère demeure sur le véritable bénéficiaire de ces fonds, les magistrats ont entre les mains de multiples éléments qui permettent d’établir un lien entre les époux Le Pen et les avoirs détenus par Balerton Marketing Ltd », dont Gérald Gérin est l’ayant-droit.
L’existence de ces avoirs avait été révélée par Mediapart en 2015. La cellule de renseignements financiers Tracfin avait par la suite envoyé un signalement au parquet de Nanterre concernant des soupçons de compte bancaire caché en Suisse détenu par Jean-Marie Le Pen. Gérald Gérin se défend pour sa part d’avoir servi de prête-nom à l’ex-chef du FN.
http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/021818121308-panama-papers-des-revelations-sur-le-fn-1211693.php?DQkLxX317wDhtqC0.99
L'enquête du Monde : http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/05/panama-papers-comment-des-proches-de-marine-le-pen-ont-exfiltre-de-l-argent-de-france_4895769_4890278.html
Au centre de ce dossier : Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen et patron de la société Riwal, prestataire du FN, mis en examen, de même que cinq autres personnes physiques et trois personnes morales, dans l’enquête sur le financement des campagnes électorales du Front national de 2012 . Lundi, alors que le directeur du « Monde » avait indiqué que des révélations à venir dans cette affaire allaient concerner « un grand parti politique français », Frédéric Chatillon avait pris les devants sur d’éventuelles révélations, s’expliquant sur des investissements en Asie.
Faire sortir 316. 000 euros de France
Florian Philippot, le vice-président du FN, avait, lui, affirmé sur i-Télé que le parti français évoqué « ne pouvait pas être le FN », qui est un « parti assez pauvre » et qui « évidemment n’a pas de compte offshore ou Panama ou je ne sais quoi ». Dans un communiqué, le FN avait expliqué qu’il « ne tolèrera pas que soit portée atteinte à l’honneur et à la réputation de ses dirigeants, de ses adhérents et de ses électeurs, et n’hésitera pas en conséquence à engager des poursuites judiciaires contre tous ceux qui se compromettraient dans la diffamation la plus grave ».
« Le Monde », s’appuyant sur des documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, met notamment en avant le rôle de Frédéric Chatillon mais aussi de l’expert-comptable Nicolas Crochet. Selon le quotidien, « en 2012, juste après l’élection présidentielle », les deux hommes se seraient organisés « pour faire sortir 316. 000 euros de Riwal et du territoire français ». S’en suivrait un montage complexe, passant notamment par l’acquisition d’une société-écran baptisée Time Dragon et basée à Hongkong, dont la maison mère est domiciliée aux îles Vierges britanniques via la firme panaméenne Mossack Fonseca.
Le système passerait également par une société hongkongaise appartenant au frère de Nicolas Crochet, Ever Harvest Garments, une « fausse facture censée régler la réalisation des sites Internet du Rassemblement Bleu Marine pour les législatives », et divers transferts de fonds.
L’ancien majordome de Jean-Marie Le Pen visé
« Le Monde » s’est aussi intéressé à Gérald Gérin, ancien majordome de Jean-Marie Le Pen, qui a reconnu être l’ayant droit depuis 2008 du trust Balerton Marketing, une entité créée en 2000 et qui apparaît sur les fichiers du cabinet Mossack Fonseca. Il en est devenu l’ayant-droit après la mort du frère de Jany Le Pen, Georges Paschos, premier bénéficiaire de cette société-écran.
« Les registres de la firme livrent des documents-clefs : l’acte de naissance de Balerton (le 15 novembre 2000, sur l’île de Tortola, sous le numéro d’immatriculation 416881), le nom de son représentant légal (l’avocat suisse Marc Bonnant) et la mention d’un compte en banque à Guernesey », indique le quotidien. « Le magot de Balerton se divise en billets (97.000 euros), en titres (pour l’équivalent de 854. 000 euros), en lingots (26) et autres pièces d’or », ajoute Le Monde.
« Si le mystère demeure sur le véritable bénéficiaire de ces fonds, les magistrats ont entre les mains de multiples éléments qui permettent d’établir un lien entre les époux Le Pen et les avoirs détenus par Balerton Marketing Ltd », dont Gérald Gérin est l’ayant-droit.
L’existence de ces avoirs avait été révélée par Mediapart en 2015. La cellule de renseignements financiers Tracfin avait par la suite envoyé un signalement au parquet de Nanterre concernant des soupçons de compte bancaire caché en Suisse détenu par Jean-Marie Le Pen. Gérald Gérin se défend pour sa part d’avoir servi de prête-nom à l’ex-chef du FN.
http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/021818121308-panama-papers-des-revelations-sur-le-fn-1211693.php?DQkLxX317wDhtqC0.99
L'enquête du Monde : http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/05/panama-papers-comment-des-proches-de-marine-le-pen-ont-exfiltre-de-l-argent-de-france_4895769_4890278.html
