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Paraguay : le PCF condamne le coup d'État déguisé contre le Président Fernando Lugo

Perspective communiste

communiqué du PCF et réactions internationales

Le PCF condamne le coup d'État déguisé au Paraguay, dirigé contre Fernando Lugo, Président de la République « l'évêque des pauvres » et élu contre une droite revancharde et réactionnaire qui s'est enrichie pendant la période de la dictature.

Cette oligarchie de la bourgeoisie, qui ne s'est jamais inquiétée des violations des droits de l'homme et qui a tout fait pour empêcher la mise en place des réformes voulues par Fernando Lugo, en particulier la réforme agraire, s'empare d'un événement dramatique pour tenter de légitimer son coup de force.

La droite paraguayenne s'est en effet saisi de l'affrontement qui a fait 17 morts, 11 paysans et 6 policiers à Curuguaty, dans le Nordeste du pays pour demander la destitution du Président Fernando Lugo. La majorité de droite a laissé 24 heures au président pour préparer sa défense et il ne disposera que de deux heures pour s'exprimer devant le Sénat ce vendredi 22 juin 2012.

Le PCF affirme sa solidarité avec les partis de la gauche paraguayenne et avec le peuple du Paraguay.

Les voisins du Paraguay, toutes tendances confondues, ont rapidement condamné la destitution.

Le plus rapide a été le président équatorien, Rafael Correa, puisqu'il a jugé «illégitime» la destitution avant même qu'elle soit votée. Hugo Chavez lui a emboîté le pas en déclarant que «le Venezuela ne reconnaît pas ce gouvernement sans valeur, illégal et illégitime».

La réaction la plus virulente est venue de la présidente argentine, Cristina Kirchner, qui a qualifié la destitution de «coup d'État inacceptable… qui reproduit des situations que nous croyions avoir totalement dépassées en Amérique du Sud». Le ministre chilien des Affaires étrangères, Alfredo Moreno, a parlé, lui, de destitution particulièrement expéditive qui «n'avait pas rempli les critères minimaux requis».

Le président nicaraguayen, Daniel Ortega, a fait le parallèle avec le coup d'État au Honduras de juin 2009. L'Argentine et le Brésil ont rappelé leur ambassadeur à Asuncion.

Un sommet de l'Unasur (Union sud-américaine des nations, qui groupe tous les pays de la région) devrait être convoqué cette semaine pour décider d'une position commune face aux événements d'Asuncion. Un sommet du Mercosur, un marché commun qui groupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, était prévu jeudi et vendredi à Mendoza (Argentine). Ce sera un premier test pour le nouveau président, Luis Federico Franco Gomez, qui a reconnu n'avoir pas reçu d'«invitation claire» de ses partenaires. Le Paraguay pourrait être suspendu de l'organisation.


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