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Pérestroïka: un mauvais souvenir pour plus de la moitié des Russes

Nicolas Maury

La plupart des Russes sont toujours enclins à voir dans la pérestroïka une expérience négative même si le nombre de ceux qui nient les bienfaits des réformes lancées en 1987 est en constant recul, constate un sondage mené par le centre d'opinion VTSiOM

Selon l'étude, la part de ces derniers est passée de 63% en 2002 à 53% actuellement. En revanche, la pérestroïka - les réformes lancées par Mikhaïl Gorbatchev visant une plus grande liberté politique et économique en URSS - a fait plus de bien que de mal au pays selon 26% des Russes (contre 20% en 2002).

Les votants communistes sont majoritairement prêts à condamner ses conséquences (76%), tout comme les habitants du Centre et du Nord-Ouest (60% et 59% respectivement d'avis négatifs), contre 46% pour les partisans du parti Russie uni, formation aujourd'hui au pouvoir.


Outre ces clivages politiques et géographiques, on constate des différences d'appréciation en fonction des tranches d'âge: plus les Russes sont âgés, plus ils jugent négatif le bilan de la pérestroïka (67% des plus de 60 ans contre 30% des 18 à 24 ans).

En vingt ans, l'idée que les habitants du pays ont de la pérestroïka n'a pas profondément changé, et reste dominée par l'avis que celle-ci, quoi que nécessaire, a été appliquée de façon peu cohérente (48%). Pour près d'un Russe sur quatre (24%), ces transformations constituaient une idée erronée dès le départ.

Ceux qui reconnaissent que les réformes étaient nécessaires et, dans l'ensemble pertinentes, restent minoritaires (16%).

Enfin, plus les Russes sont instruits, plus ils reconnaissent que la pérestroïka était nécessaire mais mal préparée (38% de personnes peu instruites contre 53% de diplômés). En revanche, les personnes peu instruites sont les plus persuadées que ces réformes étaient une erreur dès le début (36% de peu instruits, contre 21% de bien instruits).

Le sondage a été réalisé les 13 et 14 mars auprès d'un panel de 1.600 personnes dans 42 territoires russes. La marge d'erreur statistique ne dépasse pas 3,4%.


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