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Philippines : Duterte décrète un cessez-le-feu unilatéral avec la rébellion communiste

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Le président philippin Rodrigo Duterte a annoncé lundi un cessez-le-feu unilatéral avec la rébellion communiste (New People's Army - branche armée du Parti communiste des Philippines d'obédiance maoiste), l'une des plus anciennes insurrections d'Asie

Le nouveau président des Philippines, Rodrigo Duterte, a fait cette annonce lors de son premier "discours sur l'état de la nation" devant le Congrès, présentant le cadre de pourparlers de paix avec les communistes prévus en août en Norvège.

"Pour mettre un terme à la violence sur le terrain (et) pour rétablir la paix, j'annonce à présent un cessez-le-feu unilatéral", a-t-il déclaré.

Duterte avait levé l'exil forcé de Jose Maria Sison, le fondateur du PCP, Jose Maria Sison, exilé aux Pays-Bas depuis 1987, de revenir dans le pays – une offre de paix qui inclue même un poste ministériel. Il a déjà proposé de libérer certains prisonniers politiques. Ses collaborateurs ont engagé des discussions liminaires avec M. Sison et d'autres cadres du parti, et les deux parties ont convenu de relancer les discussions le 20 août prochain en Norvège.

Le Front démocratique national (NDF), vitrine politique du Parti communiste philippin, a accueilli favorablement la déclaration de cessez-le-feu de M. Duterte et s'est dit prêt à faire de même. Dans un communiqué, il a déclaré qu'il souhaitait d'abord l'amnistie pour ses détenus mais qu'il s'attendait à ce que cela se produise d'ici le début des pourparlers le 20 août.

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Guerre Populaire Prolongée et soutien des milieux ruraux

Le précédent président, Benigno Aquino, avait relancé les négociations de paix en 2010 mais les avait abandonnées trois ans plus tard, accusant la rébellion de manquer de sincérité. Les communistes avaient réclamé la libération de tous leurs membres emprisonnés, ce que le gouvernement avait refusé.

Fondé le 26 décembre 1968 par José Maria Sison, le Parti communiste des Philippines (CPP) avait lancé trois mois plus tard une campagne de rébellion dans laquelle au moins 30.000 personnes ont été tuées, selon les estimations officielles. Rappelons que le CPP est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, le Canada et l'Union européenne.

La Nouvelle armée du peuple (NPA), bras armé du CPP, compte aujourd'hui environ 4.000 membres, et est une force armée très influente dans les milieux ruraux, indigènes et sur l'île de Mindanao. Dans cette île l'armée régulière peine encore à s'imposer et doit faire face à une rébellion musulmane (connue via le groupe djihadiste "Abu Sayyaf"). Ces zones correspondent aussi aux zones de peuplement des ethnies originelles de l’île, qui sont victimes d'un manque reconnaissance de leurs domaines ancestraux (avec un pillage des ressources et une destruction de leurs environnement).

Seul les maoïstes luttent pour la reconnaissance des droits des peuples et la protection des environnements face aux appétits des multinationales. Ceci explique le soutien des populations les plus pauvres dans les zones rurales.


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