La grogne gagne le Portugal. Après la Grèce, c'est au tour des Portugais de se mobiliser contre les restrictions budgétaires annoncées pour redresser les finances publiques. Des milliers de fonctionnaires et de salariés du privé venus de tout le pays ont ainsi battu le pavé samedi à Lisbonne pour dénoncer la baisse des aides sociales ou encore le gel des embauches des fonctionnaires.

Près de "300.000 personnes sont passées ici", a déclaré Manuel Carvalho da Silva, secrétaire général de la CGTP-IN, principale confédération syndicale portugaise proche du Parti Communiste Portugais, qui s'adressait aux manifestants qui ont défilé à Lisbonne. Une mobilisation massive dans ce pays qui compte 10 millions d'habitants.

Il s'agit, selon la CGTP, d'une affluence record ces dernières années, dépassant ainsi les 200.000 personnes qui avaient battu le pavé à Lisbonne le 13 mars 2009 pour réclamer de meilleures conditions de travail.

"Nous ne voulons pas que la société portugaise tombe dans l'indifférence et se résigne", a déclaré Manuel Carvalho da Silva. "Nous voulons que les mesures exceptionnelles, telles que la hausse de la TVA ou des impôts sur les revenus des ménages, soient associées à un calendrier et qu'elles s'inscrivent dans une stratégie à long terme".

"Toutes ces coupes budgétaires dans l'éducation et la santé vont toucher les plus modestes, sans parler de la hausse de la TVA qui va faire monter les prix des produits élémentaires", s'est indignée Célia Violante, une fonctionnaire qui a fait le déplacement depuis la ville de Portalegre (à plus de 200 kilomètres de Lisbonne) avec sa fille de trois ans.

La CGTP a déjà fait savoir qu'elle n'excluait pas d'appeler à une grève générale dans les prochains jours, tandis que le Parti communiste, proche de la CGTP, a annoncé des journées d'action entre le 17 et 19 juin à Lisbonne, Porto (nord) et Evora (sud) afin de protester contre les mesures d'austérité du gouvernement, également soutenues par le principal parti de l'opposition (PSD, centre-droit).