Perspective Com
Postes d’enseignants : Massacre à la tronçonneuse

Nicolas Maury

11 000 suppressions de postes dans l’éducation nationale en 2008, 16 000 pour 2009 : c’est du massacre à la tronçonneuse. Pourtant Fillon continue de dire qu’il n’y aura pas de plan de rigueur mais une « gestion sérieuse » ! Ce que le porte parole du gouvernement appelle « une lutte intelligente contre les dépenses publiques inefficaces ». Il met sans doute au compte de ces dépenses publiques inefficaces ces 27 000 postes...

Postes d’enseignants : Massacre à la tronçonneuse
Et combien à ce compte de dépenses inefficaces dans les hôpitaux publics, à la Poste, dans les transports, combien de postes à supprimer dans cette « lutte intelligente » ?

En fait l’UMP et le gouvernement prennent les Français pour des...niais ! A supposer même que les impôts, qui financent les services publics, n’augmentent pas, qu’en est il si les services publics sont en régression ? Il se passe tout simplement que l’on en a moins pour le même prix. On paie les mêmes impôs mais le service n’est plus là. C’est un tour de passe-passe, une sorte de coup de j’arnaque. D’autant que les usagers vont payer doublement. Par l’impôt donc mais aussi parce que moins de services publics, c’est pour les plus modestes des coûts supplémentaires, l’obligation dans nombre de cas de recourir au privé en payant de sa poche. C’est de la rigueur !

C’est aussi une stratégie. Le déficit public existe. Le Chef de l’Etat, le gouvernement, la majorité ont largement contribué à le creuse avec le paquet fiscal voté en juillet dernier. Envisagent-ils sa remise en question ? En aucune manière à moins qu’ils n’y soient contraints et forcés, qui sait ? Car c’est cela leur politique. Servir les riches, faire payer les autres. Ce n’est pas par hasard que Fillon avait annoncé que la France était en faillite. Que Sarkozy claironne à toute occasion que les caisses sont vides. Et pendant ce temps les revenus financiers sont sacrés. Le déficit, justifié en outre par la crise sur les places financières internationales, est précisément invoqué pour « accélérer les réformes ».

Mais dans quel sens vont-elles, qu’il s’agisse des retraites, de la santé, de l’éducation nationale si ce n’est vers la réduction permanente du périmètre public au profit du privé ? Ces territoires encore préservés sont d’énormes sources de profits. Déjà dans la santé les cliniques privées prennent le dessus sur les hôpitaux. Une conseillère du Président ne faisait pas mystère l’an dernier qu’elle privatiserait bien tout le système d’éducation. Les lycéens dans la rue, leurs professeurs ne s’y trompent pas.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :