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Pour lutter contre la spéculation : un pôle financier public

Nicolas Maury

Communiqué du Parti Communiste Français

Pour lutter contre la spéculation : un pôle financier public
A quoi doivent servir les milliards d’argent public injectés pour soutenir les banques défaillantes, en leur apportant les « fonds propres » qu’elles ont perdus à la suite de leur activité spéculative ? Si rien ne change, ce sauvetage provisoire ne fera rien d’autre que de nourrir les conditions de nouvelles crises du même type. Les banques, sachant qu’elles bénéficieront du secours de l’État en cas de déficience, ne risquent-elles pas d’être tentées de revenir à de nouvelles aventures risquées ?

L’idée avancée par le PS d’un fonds national de garantie, un système de caution publique qui permettrait de garantir les emprunts des PME et des accédant à la propriété immobilière, si elle vise à débloquer le crédit, ne règle pas la question de la lutte contre la spéculation financière.

« Pôle public des institutions financières » pour le PCF, « pôle financier public » pour la CGT et ATTAC, une alternative à la « nationalisation » provisoire à laquelle se cantonne le pouvoir est en train d’émerger. De quoi s’agit-il ? Pour le PCF, qui propose de longue date la création d’un pôle bancaire public, il s’agit de regrouper les institutions publiques et semi-publiques du crédit pour favoriser la lutte contre la spéculation et pour promouvoir les financements d’une croissance de qualité économique, sociale et écologique. La CGT dresse une liste des institutions qu’il faudrait ainsi mettre en réseau : la Banque de France, la Caisse des dépôts et consignation, le Crédit foncier, l’Oséo pour le financement des PME, l’Agence française de développement, Ibufrance pour le commerce extérieur, les Caisses d’épargne et la Banque postale...

ATTAC dans une note de JM Harribe, Jacques Cossard et Dominique Plihon, estime que les banques sauvées par des fonds publics doivent être associées et qu’il faut envisager la perspective de nationaliser des « banques saines ». Une nationalisation à laquelle le PCF souscrit. Il ajoute que le secteur bancaire mutualiste (Crédit agricole, Banque populaire, Crédit Mutuel) devrait lui aussi coopérer à un tel pôle public. Alors, un pôle public financier, mais pour quoi faire ? « Pour répondre aux besoins sociaux » répond ATTAC. « Nos sociétés ont besoin de banques tournées vers un autre modèle de développement, donnant la priorité au financement d’investissement créateurs d’emplois et respectant l’écologie » ajoute l’association altermondialiste. La CGT précise que le pôle public devrait intervenir dans les domaines du développement des PME, du financement du logement social, de la politique de la ville et des transports, de la politique industrielle et de l’aide à l’innovation.

Pour le PC, l’essentiel est de réorienter le crédit « pour le mettre au service d’une nouvelles croissance créatrice d’emplois et respectueuse de l’environnement ». Les banques doivent favoriser par des taux sélectifs les investissements utiles et pénaliseraient ceux qui vont à la spéculation. En lien avec des fonds régionaux publics qui pourraient prendre en charge tout ou partie des intérêts des crédits pour les investissements matériels ou de recherches des entreprises, le pôle public financier pourrait favoriser ces investissements et faire pression sur l’ensemble des banques pour obtenir leur concours. Pôle financier public et fonds régionaux seraient placés sous le contrôle du Parlement, des élus locaux et des syndicats de salariés. Pour le PC, c’est l’articulation entre les luttes sociales pour l’emploi et les salaires, les luttes et les décisions politiques pour les investissements utiles aux populations et la pression d’un pôle public financier sur l’ensemble des institutions financières qui peuvent faire reculer la dictature des marchés financiers et donc la spéculation.


Commentaires (2)
1. pierre-alain le 07/10/2008 22:31
Si les investissements spéculatifs étaient soumis aux mêmes taxes que les moyens réels de production cela limiterai considérablement la tentation. Maintenant je me pose une question pourquoi doit-on sauver les banques ? et qui plus est avec des fonds public ont elle eu de la pitiée avec les pauvres ont-elle hésités à ruiner et exproprier des gens dans le besoin poussant certains jusqu'au suicide ! alors ont rembourse les clients et non les spéculateur et aprés liquidation. Car si à chaque fois ont les sauves ils se sentent à l'abris, je rapelle quand même que la situation c'était déja produite dans les années 80 ou les assurance comme le gan avait tellement spéculé sur l'immobilié qu'ils s'étaient retrouvé au bord de la faillite, et encore une fois le contribuable avait été mis à contribution le peuple de france étant corvéable à merci pourquoi se gener.
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