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Pourquoi les syndicats français se sont-ils mobilisés contre la "réforme" des retraites, contrairement aux syndicats russes? (KPRF)

Perspective communiste

En France, ébranlée depuis plus d'un an par les protestations des «gilets jaunes», une nouvelle vague de rassemblements, de manifestations et de grèves a déferlé. Cette fois, elles sont liées aux plans du président Macron d'augmenter l'âge de la retraite. La situation est commentée par le Vice-président du Comité central du Parti communiste de la fédération de Russie, Youri Afonin - traduction Nico Maury

En France, les pensions des différentes professions sont calculées selon différentes méthodes et les autorités envisagent désormais de les unifier. On suppose que les salarié.e.s recevront un certain nombre de points pour chaque journée de travail. Officiellement, l'âge de la retraite restera le même (62 ans), cependant, pour bénéficier d'une pension complète, les Français.es devront partir pour un repos bien mérité pas avant 64 ans.

Rien qu'à Paris, à l'appel de la Confédération générale du travail et d'autres syndicats, un quart de million de personnes sont descendues dans la rue et dans le pays, selon les estimations de la police, ils ont été plus de 800.000. Le 10 décembre, une nouvelle vague de protestations est attendue.

Les médias russes couvrent ces événements avec parcimonie, ce qui est compréhensible: les Français.es ont répondu fortement et avec vigueur à la "réforme" des retraites, les sondages montrent que la majorité de la population soutient les manifestant.e.s. Les manifestations de masse s'accompagnent de grèves des travailleurs-travailleuses des transports et de l'éducation, ainsi que d'un certain nombre d'autres industries.

Il est temps de réfléchir: pourquoi les syndicats français ont-ils mobilisé le peuple contre l'augmentation progressive de l'âge de la retraite, et les syndicats russes, face à une version beaucoup plus sévère de la «réforme des retraites», ne l'ont pas fait?

Le fait est qu'en France, les syndicats sont une force d'autorité sérieuse, sur de nombreuses questions, ils agissent en solidarité avec les partis de gauche - le PCF, le Front de gauche et la France insoumise. Il convient de rappeler que lors de l'élection présidentielle de 2017, le candidat de gauche Jean-Luc Melanshon a récolté près de 20% des voix, marchant littéralement sur les talons du représentant LR François Fillon.

Mais c'est la France. Et en Russie, la plupart des syndicats ont en fait fusionné avec le parti au pouvoir. Un certain nombre de ses personnalités éminentes font partie de la direction de "Russie unie" aux niveaux fédéral et régional, de nombreux dirigeant.e.s syndicaux sont des député.e.s de la Douma d'État et des assemblées législatives pour Russie Unie. Et il serait étrange que de tels syndicats se rebellent contre les politiques de leur propre parti, même dans des domaines tels que l'augmentation de l'âge de la retraite. Voyez comment les événements des syndicats du 1er mai se sont déroulés ces dernières années: ils ont pratiquement abandonné leurs revendications sociales et oublié que c'est la Journée de la solidarité internationale des travailleurs-travailleuses. De plus en plus, le 1er mai, ils organisent non pas des rassemblements, mais des concerts. Et les 364 autres jours de l'année, en principe, ils ne peuvent pas et ne veulent pas emmener les gens dans la rue.

La seule force qui s'est sérieusement levée pour lutter contre la «réforme» des retraites est le Parti communiste de la Fédération de Russie, ainsi que des organisations alliées, un certain nombre de syndicats petits,et les militant.e.s et véritablement indépendants. Rassemblements et manifestations, collecte de signatures et préparation d'un référendum, barricades parlementaires à l'Assemblée fédérale, parlements régionaux et conseils locaux - nous communistes sommes derrière tout cela. Nous avons aidé des millions de nos compatriotes à voir l'essence véritable de "Russie unie" - le parti qui élève l'âge de la retraite.

Pourquoi les syndicats français se sont-ils mobilisés contre la
Le combat continue. Comme l'a dit Goethe, "lui seul est digne de bonheur et de liberté, qui va chaque jour se battre pour eux!"

Youri Afonin, député communiste à la Douma de Russie
Vice-Président du Comité central du Parti Communiste de la fédération de Russie (KPRF)

KPRF.ru


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