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Prorogation de l'état d'urgence : André Chassaigne (PCF) appelle à "ne pas céder à la facilité"

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Prorogation de l'état d'urgence: au nom des députés du Front de gauche, André Chassaigne appelle à "ne pas céder à la facilité" et "à tirer les leçons de l'Histoire pour ne pas sombrer progressivement dans un état sécuritaire autoritaire, voire arbitraire."



Le chef de file des députés du Front de gauche André Chassaigne s'est dit mardi "inquiet" des possibles concessions du gouvernement à la droite sur l'état d'urgence, appelant à ne pas "faire n'importe quoi" et indiquant que l'essentiel de son groupe voterait contre la prolongation.
"La situation est d'une extrême gravité, mais ne faisons pas n'importe quoi!", a lancé M. Chassaigne lors d'un point de presse.

"Je souhaite que le gouvernement ne se laisse pas aller à accepter des modifications à son texte qui iront encore plus loin qu'il ne va dans le cadre de la mise en oeuvre de l'état d'urgence", a dit le député du Puy-de-Dôme, dénonçant des propositions "populistes" de la droite comme l'exclusion ou l'emprisonnement de tous les fichés "S".

"Ce n'est pas parce qu'on sent derrière sa nuque le souffle d'une Marine Le Pen ou d'un Nicolas Sarkozy que pour autant, il faut modifier ce qu'on est en train de faire. Je ne sais pas jusqu'où ira le gouvernement en termes d'approbation de ce qui pourra être soumis comme propositions par la droite et l'extrême droite", a-t-il ajouté. "Ce que j'espère, c'est qu'il y aura une forme de résistance par rapport à tout ça".
Pour le responsable du Front de gauche, l'état d'urgence que son groupe avait approuvé après les attentats de novembre, puis rejeté lors des deux dernières prolongations, n'apporte "rien de plus dans la lutte contre le terrorisme" et "on est plus dans la communication politique que dans l'utilité d'une telle prolongation".

Il s'est dit "très inquiet" de "certains propos tenus à la suite du terrible drame de Nice" venant de la droite et l'extrême droite, estimant qu'"on joue avec le feu en attisant les haines, en accompagnant le développement du racisme et en proposant des mesures extrêmement attentatoires aux libertés individuelles".

"Le fait qu'on entre dans une période pré-électorale, ne doit pas tout justifier", a-t-il estimé.
Le projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour une quatrième fois depuis les attentats de novembre, doit être débattu à l'Assemblée mardi soir puis au Sénat mercredi.


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