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Qu'est ce que le néo-communisme ?

Nicolas Maury

Depuis le XXX° congrès du PCF à Martigues, le PCF développe de plus en plus une nouvelle idéologie qui se coupe du communisme héritier de Marx et Lenine: Le "Néo-communisme"

Qu'est ce que le néo-communisme ?
Le néo-communisme est un terme qui vise à décrire les formes politiques actuelles issues de la mouvance communiste, mais qui ne reprennent pas la référence « communiste » dans leur désignation. Selon les pays, peuvent être considérées comme néo-communistes des forces politiques défendant un projet et des valeurs proches du communisme. On peut par exemple citer Québec Solidaire, qui propose de « faire primer l’intérêt de la collectivité sur l’intérêt d’une minorité possédante », et soutenu lors des élections de 2007 par le Parti Communiste du Québec (PCQ).

On peut également qualifier de néo-communistes, des forces politiques issues de partis communistes ayant abandonné la référence « communiste » dans leur appellation. On peut citer l’exemple italien : les démocrates de gauche (DS, ex-Parti communiste italien) devraient fonder un nouveau parti (le Parti démocrate) à l'automne 2007 qui inclura le pôle de la Marguerite (dominé par les démocrates-chrétiens).

Dans les pays d’Europe de l’Est ayant appartenu à l’Union des républiques socialistes soviétiques, les partis communistes, de fait partis uniques jusqu’en 1990, se sont refondés dans des organisations ayant gardé l’appellation communiste, par exemple en République tchèque, le Parti communiste de Bohème et Moravie (KSCM). Dans d’autres pays, la référence communiste n’a pas été retenue : en Allemagne, le SED (parti socialiste unifié d’Allemagne), parti unique de la RDA, est devenu PDS en 1989 et fait aujourd’hui partie de Die Linke (la gauche), regroupant l'aile gauche du SPD, des syndicalistes, le WASG et le PDS-Linkspartei.

En France, lors de l'élection présidentielle de 2007, plusieurs organisations, dont le Parti communiste français et un courant unitaire minoritaire au sein de Ligue communiste révolutionnaire, ont essayé de se regrouper autour d’une stratégie, d’un programme et d’une candidature antilibérale. Cette démarche a pu être qualifiée de néo-communiste, la dénomination « gauche populaire et antilibérale » ayant été préférée au terme « communiste », ou « anticapitaliste ».

En France, il n’existe pas de parti politique se revendiquant du néo-communisme. Un appel pour un néo-communisme, appelant à mettre à jour l’idéologie et l’utopie communistes a été lancé après les élections présidentielles de 2007 par des militants issus du Parti communiste français ou non encartés.

Le Néo-communisme substitue l'idéologie Marxiste Léniniste au profit de pensée nouvelles:

-le Matérialisme (dialectique comme historique) est remplacé par une multitude de luttes déconnectées les unes des autres: le féminisme, l'antilibéralisme, la question de la migration etc.
-L'internationalisme se mute en altermondialisme, c'est a dire que les luttes mondiales contre l'impérialisme et le capitalisme pour le socialisme sont remplacées par un simple accompagnement du capitalisme pour l'encadrer et le rendre "plus juste".
-L'organisation révolutionnaire d'un parti est substitué au profit d'un conglomérat de mouvements "plate forme", "think tanks", ou "tendances organisées"
-Abandon des réferences Marxistes (Marx, Engels comme les marxistes modernes) au profit d'auteurs plus "conforme" à la pensée unique et qui ne remettent pas en cause le capitalisme (Karl Polanyi, Noam Chomsky etc.)
-dérive gauchiste tournée vers les trotskismes les plus anticommunistes


Commentaires (3)
1. Michaël Lessard le 07/08/2007 03:40
À mon avis, la conclusion portant sur l'altermondialisme est davantage un jugement qu'une analyse politique.

L'idée que l'altermondialisme serait une nouvelle forme plus douce de l'antimondialisation ou de la gauche est une conception idiote que partage des petits bourgeois des « instituts de hautes études internationales ». Je le sais bien, car j'ai passé par un institut petit bourgeois dans le genre à Québec, au même moment où j'étais très actif dans le mouvement dit antimondialisation de Québec 2001. Ce mouvement mondial, après quelques années, a tout simplement imposé aux médias un terme moins idiot que « antimondialisation », étant donné que nous pouvons avoir une mondialisation de la solidarité, du socialisme, etc. L'objectif était de briser la propagande dominante qui présentait les personnes et groupes participants comme étant contre les échanges internationaux.

L'altermondialisme n'est aucunement une occultation de l'internationalisme et surtout pas une doctrine précise pour ou contre un accomondement avec le capitalisme. Il n'exclut pas les anticapitalistes ni toute autre partie de la gauche. Évidemment, si les mouvements radicaux partagent cette conception réductionniste et péjorative de l'altermondialisme, ceux-ci vont nécessairement s'exclure des forums sociaux.

Le reste de l'analyse est intéressante et rapporte des conceptions justifiables.

Je suis membre actif de Québec solidaire et je ne suis pas convaincu que nous sommes néo-communistes. À mon avis, nous sommes un mélange de socialistes, sociaux-démocrates et de progressistes moins définis. Le PCQ, par contre, est très néo-communistes: on peut voir une adaptation provoquée par le fait que la propagande sévèrement méprisante a réduit presque à néant le nombre de communistes avoués.


L'internationalisme n'est pas mort et le mouvement altermondialiste en est l'espoir !

Merci
2. Jonathan le 07/08/2007 10:55
Vous abordez en fait le problème de la perte de l'identité communiste, que l'on retrouve d'après vos exemples dans l'ensemble du MCI... mais plutot en Europe de l'ouest.
Néo-communisme? Pourtant nous n'assistons pas à un renouveau théorique et idéologique du communisme, mais au contraire à un repli, à un retour à des formes idéologiques pré-marxistes et politiques pré-léninistes, antérieures au congrès de Tours en France. Archéo-réformisme, oui!
Il faut être jaloux et vigilant sur l'utilisation du terme "communisme". Je ne suis pas comme Maris-George Buffet qui pense que "chacun a sa vision du communisme". Je ne pense pas qu'il y ait des communistes de gauche et des communistes de droite, des communistes révolutionnaires et des communistes réformistes, des néo et des archéo-communistes. Il y a des communistes et d'autres qui ont renoncé à l'être, qui combattent les positions communistes.
Les mois et les années qui viennent vont donner lieu à une lutte sur la question de la légitimité et de l'héritage du PCF. Chacune des factions dirigeantes faillies va essayer de récupérer la légitimité historique du PCF. C'est une imposture! Les plus acharnés d'entre eux contestent ouvertement depuis plus de 10 ans la "forme-parti" "qui serait dépassée", le communisme, au nom de la gauche et le mot français (chauvin) au nom de l'Europe. Leur modèle est le Linkspartei.
Ceux qui voudront maintenir le PCF et le reconstruire sur des bases révolutionnaires de classe doivent se battre dès maintenant pour contester à ce cartel dirigeant la légitimité de parler au nom des communistes de France.
3. La F.P. le 04/07/2010 08:46
Le Néo-communisme rouge-vert est en marche en France...
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