Perspective Com
Quatre vingt neuf

Nicolas Maury

Ils seront tous là, lundi 9 novembre, à Berlin, rassemblés - canempechepasnicolas

Toute l’Europe oligarchique coalisée va célébrer, avec le faste qui convient, le triomphe de la réaction sur la Révolution.

On peut le dire : ‘le bonheur est dans la Spree’ !.

Après « la chute du mur », le capital proclamait, haut et fort, la « fin de l’Histoire » et la mort du communisme.

Ce n’est pas la première fois que les classes privilégiées croient avoir brisé toute résistance et avoir assuré définitivement leur règne.

Revenons 220 ans en arrière.


1789 avait provoqué chez les puissants, un sentiment d’horreur : la Bastille prise, les privilèges abolis, les Tuileries envahies, la tête du roi roulant dans le panier d’osier…

En clair, le peuple, faisant, tambour battant, irruption dans l’histoire !

Certes, après le 9 thermidor, en juillet 1794, la bourgeoisie, croyant pouvoir tranquillement, jouir de ses acquisitions, avait mis un terme à la vraie révolution, conduit Robespierre et ses amis à la guillotine, assassiné les Montagnards et installé le Directoire.

On connaît la suite : le 18 brumaire, Bonaparte se hisse au pouvoir.

C’est la dictature militaire.

Devenu Napoléon, il organise méthodiquement la société bourgeoise jusqu’à Waterloo

La monarchie est rétablie, le roi sur son trône, grâce à l’envahisseur étranger. Européen, déjà !

Nous sommes en 1814. Vingt ans se sont écoulés depuis le 9 thermidor. Les nobles croient le moment venu de rétablir leurs privilèges. Ils considèrent 89 effacé à jamais.

Ils déchanteront en 1830 : ils doivent, avec Louis Philippe, face au peuple insurgé, céder la place à la grande bourgeoisie, qui s’empare de tous les leviers de commande.

Les classes privilégiées croient avoir brisé la résistance à tout jamais. C’est encore leur sentiment en massacrant les barricades ouvrières, en juin 1848.

Elles s’installent pour vingt ans au pouvoir avec Napoléon III, jusqu’à Sedan.

En mars 1871, les patriotes et révolutionnaires parisiens refusent la défaite et la soumission à l’ordre établi. Alors, monsieur Thiers, en collaboration avec l’occupant prussien, détruit la Commune de Paris au prix du sang de 30.000 fusillés.

La bourgeoisie croit avoir éliminé les « Rouges » pour cent ans.

Mais, au contraire le Socialisme renaît de ses cendres en moins de dix ans.

Et trente-six ans plus tard, en Octobre 1917, les Bolcheviks russes entendent bien instaurer le communisme « sur un sixième du globe », après leur victoire sur les « Blancs » et leurs alliés occidentaux coalisés.

C’en est trop.

La bourgeoisie mondiale s’investit dans Hitler pour en finir avec « le bolchevisme ». Le dictateur nazi proclame bâtir l’Europe allemande pour mille ans !

Ce sera Stalingrad et jusqu’à Berlin, pris d’assaut par l’Armée rouge.

A nouveau, le capital international mène la guerre, « froide », celle-là, pour détruire à jamais « l’hydre soviétique ».

Ce sera chose faite, il y a vingt ans, « victoire », célébrée,.à grand renfort de publicité, ce 9 novembre, Berlin.

Mais l’histoire ne s’arrête jamais, quoique en disent certains.

La guerre entre le capital et le travail se poursuivra tant qu’une minorité exploitera l’immense majorité d’un peuple au nom, soit disant de la « démocratie ».

Déjà, on perçoit la clameur sourde qui monte des profondeurs de notre pays. La colère ouvrière éclate çà et là comme des bulles volcaniques annoncent l’irruption du volcan.

Le vent de l’histoire soufflera à nouveau sur la terre.

Le monde. n’est plus celui des années 90.

Demain, à Berlin, la joie sera rétrospective.

L’inquiétude des puissants se conjuguera au futur.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :