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Que reste t-il de la gauche radicale/communiste italienne à la veille des élections générales ?

Perspective communiste

Depuis les élections générales de 2008 les communistes sont absents du parlement italien et les différents partis qui se revendiquent du communisme ne sont plus que l'ombre d'eux mêmes. Le 4 mars 2018 se dérouleront des élections législatives pour renouveler la Camera dei deputati et le Senato della Repubblica - article et traduction Nico Maury

Depuis les élections d'avril 2008 les communistes sont sortis du champ parlementaire (2008 : La Sinistra - l'Arcobaleno 3,08% / 2013 : La Rivoluzione Civile 2,25%) et des formations de centre-gauche (Parti démocrate, Gauche italienne - ex-SEL) et populiste (Mouvement 5 étoiles) ont occupé cet espace politique.

Aujourd'hui la situation en Italie est assez instable et l'espace politique semble se muter une fois de plus. La coalition de "centre gauche" (plus de centre que de gauche) organisée autour du Parti démocrate de Matteo Renzi a perdu de son attrait. Mais nous ne arrêterons pas sur cette situation, l'Humanité le fait mieux que moi (avec l'article de Gaël De Santis) ou avec l'article de Solidaire.

Que reste t-il de la gauche et de la gauche communiste italienne ?

Le Parti démocrate ne fait naturellement plus parti de cet espace, bien qu'issue de la liquidation du Parti Communiste Italien (et de ses continuateurs), le PD est clairement un parti centriste, libéral et européen.

1- La gauche radicale et sociale-démocrate avec "Liberi e Uguali"

Que reste t-il de la gauche radicale/communiste italienne à la veille des élections générales ?
La sociale-démocratie italienne s'organise dans la coalition "Liberi e Uguali" (Libres et égaux).

Cette coalition rassemble des formations comme "Article 1er - Mouvement démocrate et progressiste" (scission du PD forte de 43 député.e.s et 16 sénateurs), "Possibile" (10 député.e.s) et Sinistra Italiana (issue notamment de la Gauche écologie liberté de Nichi Vendola, ancien gouverneur des Pouilles qui avait quitté la Rifondazione comunista en 2009, avec l'aile droite de ce parti). Cette coalition est conduite par l'ancien juge et Président du Sénat Pietro Grasso.

Les sondages donnent des scores oscillant entre 5 et 7% pour cette liste (en plus d'une vingtaines de parlementaires).

2- Les communistes divisés

Potere al popolo

Que reste t-il de la gauche radicale/communiste italienne à la veille des élections générales ?
Les deux principales formations communistes (et historiques) d'Italie sont unies dans une liste intéressante : Potere al popolo (le pouvoir au peuple). Cette liste est à l’origine une construction sociale napolitaine (notamment avec le Je so' pazzo Festival de 2016) qui va agréger des centres sociaux du pays, des associations, des mouvements, des partis politiques (dont le Partito della Rifondazione Comunista et le Partito Comunista Italiano (2016)) et le syndicat Unione Sindacale di Base (membre de la FSM).

Cette liste veut offrir un débouché politique à la gauche radicale et mouvementiste italienne pour répondre aux attentes populaires pour la reconquête des droits des travailleurs (avec la fin du "Job act" de Renzi), pour développer les services publics, pour une politique de redistribution et une rupture avec les traités européens.

Clairement Potere al popolo trouve ses aspirations du côté du Momentum de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni, des réseaux de mutualisme en Grèce, de la Candidatura d’unitat popular (CUP) en Catalogne (et c'est une bonne référence) et (malgré mes doutes) de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Cette liste est conduite par Viola Carofalo et est créditée de 2,7% des suffrages (insuffisant pour entrer au parlement). Malgré tout une certaine dynamique permet d'avoir un espoir de voir le seuil des 3% franchi le 4 mars.

Partito comunista

Que reste t-il de la gauche radicale/communiste italienne à la veille des élections générales ?
Le parti, fondé par Marco Rizzo en 2009 (scission du Parti des communistes italiens), connait aussi une dynamique forte avec notamment une identification très marquée (marxiste-léniniste). Le Parti communiste s'inscrit dans la tradition et les mots d'ordre communistes, il est porté par la Fronte della Gioventù Comunista (très active dans le milieu universitaire).

Le parti propose un programme qui comprend la sortie unilatérale de l'Italie de l'Union européenne et de l' OTAN, l'annulation de la dette publique, la nationalisation (sans compensation) des secteurs productifs stratégiques,) du secteur bancaire et des grands actifs immobiliers, l'abolition de la législation du travail (Job act) et l'instauration du salaire minimum intersectoriel. Bref, construire une Italie socialiste.

Marco Rizzo conduit la liste du PC. Et comme Potere al popolo, elle est créditée de 2,7% des suffrages (insuffisant pour entrer au parlement). Il y a aussi un espoir de voir le seuil des 3% franchi le 4 mars.

3- les trotskistes

Il y a aussi une autre liste "Per una Sinistra Rivoluzionaria" (trotskiste), et soutenue par le Partito comunista dei lavoratori, qui a peu de chance d'avoir des élu.e.s.


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